A l'attention de Geneviève

Oui Geneviève le deuil a été long à faire ! Mais le temps passant …

Tu viens d'avoir cinquante cinq ans le 19 (bon anniversaire !) et moi je suis bien plus vieux mais je ne t'encombre pas.

Je ne sais pas si tu as eu raison de me fermer toutes tes portes mais le téléphone ou le fax auraient pu, à mon avis, nous servir pour faire des mises au point que je trouvais nécessaires.

Ma dernière tentative pour te contacter date de l'année passée par l'intermédiaire de Raymond, notre ami commun. Là encore, tu as manifesté une fin de non recevoir.

Aujourd'hui, absent depuis quelques semaines, le Mistral s'est levé. Impressionnant, signifiant, fatiguant, confirmant le soleil et la lumière éclatante.

Ma pensée revient vers toi de temps en temps comme aujourd'hui et j'arrive à dominer mes regrets de n'avoir pas terminé sainement une période de ma vie que tu as éclairée.

bM (ou bises de Marc)

Vous serez sans doute surprise de cette lette, et je me demande moi-même pourquoi je l'écris. Je suis simplement une femme qui pense aimer un homme que vous aussi avez bien connu je crois, et j'aimerais l'aider à trouver la paix.
Je connais Marc par correspondance depuis un an, et il est venu me visiter au Canada (Montréal) en octobre. Il m'a parle de Geneviève, l'amour de sa vie.
Maintenant son deuil me dit-il demeure inachevé en raison d'un arrêt brutal de la relation, et qu'une simple explication pourrait faciliter.
Je sais aussi que votre situation est différente de la sienne, et que la décision de ne plus vous voir a été prise conjointement, cependant si vous lui accordiez la chance d'une conversation il pourrait clore ce chapitre et cesser d'y rêver.
Sa grande sensibilité fait que quelque chose pour lui demeure en suspens : vous seule pouvez combler ce petit vide de fin de relation.
Je vous fait parvenir son dernier message, il ne me demande pas de le faire , cependant il m'a transmis votre adresse dans un courriel, et c'est pour moi un signe que je peux l'aider.
Merci Geneviève et ne prenez surtout pas cette lettre comme une intrusion dans votre vie.
Au revoir

Marie-Carmen Dupuis