Tout a commencé le 17 août 00 en pleine chaleur.

J'étais en pleine activité, des remplacements à Sibourg et Jean-Louis rencontré au stage de yoga était en visite pour deux jours.

Je traîne pendant deux mois et décide me faire opérer fin novembre

Il fait tellement beau en cette fin d'octobre dans le midi de la France!

Yaël a remarqué qu'il y avait des arbres en fleurs ! Un poirier est en effet en pleine épanouissement et il y a un gros bouquet à même le tronc d'un cerisier. Un des arbres de Jugée s'est aussi trompé de saison. Ce n'est plus l'été indien mais le printemps austral. Résultat des pluies de ces dernières semaines après une sécheresse quasi continue depuis le 15 juillet.

La Toussaint va être bien colorée ; non seulement les chrysanthèmes n'ont pas attendu le 1 novembre pour éclater mais les dahlias n'ont pas défleuri depuis la fin mai. Les nuits plus fraîches font tourner au jaune et au rouge la verdure d'été.

Les chrysanthèmes me font rêver chaque année. Leur floraison a du sens ; ce sont les dernières fleurs de l'année.

Chaque pied a demandé une attention particulière au long des saisons : protection en hiver, dédoublage et nourriture avec du compost au printemps, arrosage abondant et entretien en été, admiration du résultat en automne. De couleurs et de formes variées ils peuvent faire de beaux bouquets de fleurs coupées pour agrémenter l'intérieur des habitations.

Le jour de La Toussaint est arrivé. Après une journée maussade, le soleil est revenu mais je me hâte de rentrer mes plantes à l'abri du gel qui ne va pas tarder. Je déterre les bulbes de dahlias encore fleuris et les glaïeuls. Les œillets d'Inde superbes resteront sur place.

Il y a déjà quelques années je me suis laissé convaincre de prendre les moyens pour protéger la maison contre un éventuel incendie ; donc de l'équiper d'un extincteur.

Bonne affaire pour l'entreprise qui proposait le marché : après avoir vendu un instrument dernier modèle, garanti contre tout vice de fabrication, il a fallu faire un contrat de maintenance pour en assurer l'entretien tous les ans. Tout en souhaitant que, surtout, on n'ait jamais à l'utiliser…

Voici qu'hier, un agent zélé de cette établissement (jamais le même d'une année sur l'autre, donc toujours perdu pour arriver jusqu'ici) estime que mon appareil est défectueux, que je risque ma vie en le manipulant, donc que je dois le changer pour me sentir en sécurité. Et pouvoir mettre, tranquille, le feu à la maison…

La dépense me paraissant excessive par rapport au risque exceptionnel encouru je résiste en avançant que, puisqu'il faut mourir un jour, pourquoi pas en manipulant un extincteur ?

"Il faut attendre le plus tard possible", dit le technicien.

C'est mon avis mais pas dans n'importe quelles conditions.

Et, il est reparti avec l'appareil neuf…

De mon côté j'envisage, sauf à titre décoratif (puisqu'il le faut !), de ne jamais me servir de l'ancien modèle …