Nos enfants :Céline, Olivier, Eddy
 
 
 
 
 

  • le 21 Avril 1972.  
Au moment de partir à l'école, 

Sylvie qui n'avait pas 9 ans, entend son père pousser un cri d'effroi. 

Il venait de découvrir au fond de son lit, le corps déjà froid, 

de la petite sœur Céline qui dormait dans la même chambre qu'elle. 

Anne Françoise, quatre ans, et Laurence qui allait sur trois ans, 

ont vécu, sans comprendre, le bouleversement de leurs parents. 

Pour ces fillettes, c'est la cassette des Aristochats qui a accompagné l'événement.




 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
  • le 25 avril 86, 
il y a eu la mort violente, accidentelle, d'Olivier … 

Il avait vingt ans, un vendredi après midi, au volant de la voiture, 

avec un auto-stoppeur allemand à son côté, 

il s’est fait écraser par un camion sur la route mouillée, près de Lambesc. 

A notre premier fils, au moment de sa naissance en Normandie, 

nous avions donné ce prénom Olivier en lien avec cette contrée du Sud, 

qui n’avait pas d’autre attrait, pour nous, que sa lumière caractéristique. 

Sa disparition, au moment où notre couple était en crise, 

m’a longtemps posé des questions sur la mission dont il pouvait être chargé. 

Serions nous invités, à travers les deuils, à prendre conscience de notre divinité 

pour accepter joyeusement notre croix, notre mort, et notre rédemption ? 

Une affaire de tous les jours !




 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  • le 21 septembre 94 
Bien sûr les séparations traînent leur cortège de souffrances 

mais je ne vois pas ce qui peut impressionner plus une maman, ou un papa 

que de découvrir son enfant mort dans son berceau ? 

A l'instant d'avant, son premier né, 

elle l'entendait encore pleurer à l’arrière de la voiture ; il avait un mois et demi ! 

Ces émotions sont gravées à l'intérieur des cellules du corps, 

et rien ne peut les en faire sortir. 

Anne Françoise a connu ce choc. 

Elle a été courageuse, soutenue, aidée, par ses sœurs, son mari et tous ses amis. 

Ils ont reconstruit leur famille avec quatre autres enfants. 

Je suis sûr que ces expériences transformées en énergies, 

engendrent humanité et générosité à qui les ont vécues. 

Pour moi, c'était un coup de téléphone : 

" Allô Marc, c'est Matthieu, nous sommes à l'hôpital, 

Eddy est mort il y a une heure, subitement, … " 

C'en était trop, encore une fois terrassé par l'adversité, je protestais inutilement. 

Je regrettais de ne pas m'être précipité pour … le voir encore  ? 

quand, en coup de vent, vers 18 heures, Anne Françoise était passée 

chercher Matthieu qui travaillait ici pour préparer "le nid". 

C'était le moment que l’âme de l’enfant avait choisi pour rejoindre " les autres ". 

J'avais gardé le petit la veille, le mardi après midi, avec Geneviève présente ce jour là. 

Mon premier petit fils ! je l'avais changé, bercé, câliné ! 

Nous sommes allés lui dire au revoir à l'hôpital où il avait été transporté ; 

comme huit années auparavant, j'étais allé reconnaître Olivier à Lambesc ! 

et, comme lui encore, nous l'avons installé quelques heures, 

au sous sol de L'Escoubaïre, devenu pour ces occasions antichambre du cimetière. 

Autant que je pouvais en supporter, 

j’ai dû faire face, comme tant d'autres, sinon chacun, à un lot d’épreuves 

qui sont, j’espère, le péage d’une heureuse évolution.




 


 
 
 
  
(actualisé le 05/01/02)