"Marc chéri"
Il s'agit, ici, de lettres imaginaires écrites par le destinataire.

Madison *

cette réponse : *

Oui Marc chéri je ne t'écris pas ! *

Silence *

Madison

<< Marc chéri !

Je suis en train de t'écrire avec un œil sur la 2 qui retransmet le film "Sur la route de Madison" avec Clean Eastwood". Je crois que tu as vu ce film qui t'avait laissé une profonde impression bien que tu ne te souviennes plus de l'histoire.

J'aimerais tant que nous puissions échanger sans arrière pensée et nous dire tout ce que nous avons sur le cœur. Mais voilà je crains que ce que je dis ou fais ne te convienne pas et que tu me rejettes. J'ai toujours peur que tu te décides à faire ta vie avec une autre plus attirante que moi ; une qui parle de ce qu'elle ressent et qui écrives ce qu'elle voudrait. Alors je me fige et plus rien ne sort.

Mon chéri, je t'en prie. Demande moi de venir vivre avec toi, d'être la seule femme de ta vie. Je refuserai peut-être car je ne peux pas laisser Lambert qui n'a que moi pour s'occuper de lui ?

Le film se termine, l'aventure aussi. Elle dit non. Il part. Elle retrouve "sa vie" mais elle a perdu son amour. >>

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16 05 Au jourd'hui je pourrais imaginer que tu me fasses

cette réponse :

" Marc chéri.
J'ai été vraiment surprise de lire une expression que j'aurais pu moi-même avoir eue.
Une partie de moi se rebelle comme si tu m'ôtais la liberté de cacher ce que je pense. Une autre partie de moi, celle qui aurait écrit ce texte, est merveilleusement ravie de constater que je suis comprise.
Bien sûr, j'aurais préféré que ce soit toi qui me demande directement et instamment de venir vivre avec toi. Je me serais sentie importante voir indispensable.
Je suis bousculée ; je n'ai pas l'habitude d'être pressée de la sorte. Comme je te l'ai déjà dit je me suis installée dans une vie solitaire et je ne me vois pas changer de façon de fonctionner.
Merci de prendre du temps pour moi, même de cette façon qui me dérange. J'aimerais aller me blottir dans ton lit et t'y attendre même sans m'être donnée le dernier coup de peigne (rituel mais bien inutile il faut le dire...)
Je t'embrasse tout partout !  "

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Ce que tu pourrais écrire ..
" Marc chéri !
Tu peux constater que je ne te réponds plus. Tu me connais et c'est ma réaction habituelle en cas de stress.
J'aimerais pouvoir te dire tout ce qui me passe dans la tête mais j'ai peur. De quoi ?
Si je savais !
Il suffirait pourtant que je me fasse confiance car je sais très bien écrire quand j'en prends le temps.
Heureusement qu'il n'y a plus trop de candidates pour me prendre une place que je ne suis jamais sûr d'avoir.
A + tard je t'embrasse tout plein."

20 05 Tout espoir n'est pas perdu : un petit mot "Que préfères tu ?" auquel je réponds.

Je "préfère" rien de plus que tu m'écrives.
Que tu me signales un problème montre que tu t'intéresses à mes envois et m'aide à améliorer si possible, la qualité de la forme et du contenu.
Que tu réagisses à ce que je t'écris personnellement me paraît nécessaire. Ne rien dire ou ne pas répondre c'est couper la relation.

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Oui Marc chéri je ne t'écris pas !

22 05 Ne recevant toujours rien de toi, je continue à m'écrire en cherchant à me mettre dans ta peau.

<< Oui Marc chéri je ne t'écris pas !

Une partie de moi pense que tu ne le mérites pas. Tu m'as écris tant de choses qui me hérissent ! Je ne saurais pas te dire exactement lesquelles ; c'est une impression.

Une autre partie de moi voudrait tellement te donner la bonne réplique que je ne sais plus par où commencer. Alors je me réfugie dans mes "obligations" de la vie de tous les jours et je laisse passer le temps (peut être aussi ma chance ?)

Je me doute que tu regrettes tes copines qui elles savaient t'interpeller et te faire avancer. Je constate grâce aux copies des courriers que tu m'adresses que tu trouves des interlocuteurs. Alors je crois que je vais te demander d'arrêter de m'envoyer ces copies, ça me fait trop mal. Je préfère ignorer tout plutôt que de te voir satisfait avec d'autres et malheureux avec moi.

Je voudrais bien faire l'amour avec toi de temps en temps mais ça ne me prend pas à la gorge car dans ce cas je me débrouillerais bien pour aller te rejoindre de temps en temps. Un petit week end à Aix comme tu me l'avais proposé au premier trimestre !

Allez ! même si tu ne le mérites pas je t'embrasse tout partout !  >>

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Silence

24/05/01 "La chambre du fils"
Toujours rien de toi. Alors je continue à me mettre dans ta peau et j'écrirais :
<< Marc que je voudrais bien (si j'osais...) appeler chéri !
Je ne me presse pas beaucoup pour t'écrire car c'est une façon de te titiller et tu le mérites bien. (Je ne sais toujours pas trop pourquoi, mais en l'utilisant à ma façon, je fais mienne la logique du proverbe arabe : " Punis régulièrement la personne que tu veux garder ; si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait." En fait c'est : " Bat ta femme tous les soirs ! si tu ne sais pas pourquoi...")
Et puis je me doute que tu vas perdre patience et que tu écriras à ma place. Ainsi je saurai ce que tu penses et aussi ce que tu fais.
La météo nous dit qu'il ne fait pas beau dans le Sud. Tu dois donc être ravi. La pluie arrose ton jardin et tout doit pousser. Peut-être as tu du mal avec les mauvaises herbes mais je pense que les cerises sont mûres et que tu dois faire des acrobaties et t'accrocher aux branches pour faire la cueillette afin qu'Anne Françoise puisse faire les confitures. Ici, et dans tout le nord de la France il fait enfin beau et c'est à nous de profiter du soleil.
Je soupçonne que, entre deux séances de jardinage, tu es allé au cinéma avec Thérèse C. "toujours partante". Tu as sûrement admiré "La chambre du fils" ? Tu as du être ému de te retrouver dans ta peau de 1986. Dans le film le couple est uni face au deuil à faire, ce qui n'était pas ton cas et une occasion de souffrance supplémentaire pour toi. Oui la perte d'un enfant doit être une épreuve très dure à surmonter. Les jeunes savent mieux que nous affronter la séparation. Ils s'en sortent bien à moins qu'ils ne restent traumatisés. J'attends ton compte rendu.
Alors à bientôt ou... dans une autre vie ! >>