Vincent a 26 ans. Il est spécialiste "dessin" et bandes dessinées.
23 05 99 Aujourd'hui, en ce jour de Pentecôte, c'est à Vincent que je pense.
C'est ici
!
Il est là. Il nous attend dans l'ombre apparente.
Vincent semble avoir un univers rétréci.
Il ne peut pas "fonctionner comme tout le monde".
Un accident l'a privé des moyens habituels de déplacement.
Mais beaucoup de couleurs autour de lui et dans sa tête.
et, je retrouve ce texte que j'écrivais il y a deux ans (en 1998) :
"Quand les circonstances le permettent, dans un certain état de grâce,
il sera bon d’inviter l’handicapé à une recherche de sens.
Rien n’est absurde, tout peut faire partie d’un plan divin.
Sans sombrer dans le simplisme, il sera bon d’admettre
notre limitation, même momentanée à comprendre les réalités.
La patience, la bonne humeur, l’humour même, feront la une de l’actualité.
Handicapés, d'une façon ou d'une autre,
nous le sommes tous , un peu plus, chaque jour.
Quand il n’y a plus d’espoir de se retrouver comme avant !
Pas de Dimanche pour les handicapés !
Un accident, une hémorragie cérébrale, c’est la paralysie.
Il faut s’habituer, du jour au lendemain, à ne plus sentir, à ne plus bouger.
Chaque geste nécessaire à la survie devient un problème.
Quand à faire un mouvement pour le plaisir, ce sera pour une autre vie.
La dépendance de tous les jours, pas d’intimité.
Pas de Dimanche, pas de vacances !
Les démarches, les prières, rien ne permet d’obtenir
le plus petit congé de la maladie.
Espérer des lendemains meilleurs, une utopie indispensable
pour ne pas sombrer dans le découragement.
Quel sens donner à une telle situation ?
Nous sommes solidaires. Chaque individu a sa place.
La souffrance des uns compense la bêtise des autres.
Je peux être malheureux avec mes deux jambes.
Je peux faire avancer le monde avec ma seule tête."
Textes et photos de Marc BITTERLIN (site Escoub)