Politique, commentaires
 
VOTONS  UTILE pour que LA GAUCHE soit présente au 2eme tour des législatives dans cette 14eme circonscription. Nous espérions, après le coup de semonce du 21 avril, une Gauche au moins rassemblée, à défaut d'être unie, pour garder un espoir de victoire au 2eme tour. Les résultats chiffrés du 1er tour des élections présidentielles montraient que cela n'était pas utopique.
  Malgré des accords nationaux, malgré tous nos efforts pour réaliser l'union, la volonté irresponsable de quelques personnes en a décidé autrement si bien que nous nous trouvons face à une multiplication de candidatures (25) sur la 14eme circonscription : les Verts partent avec un suppléant socialiste dissident ; le parti Occitan a lui aussi un suppléant socialiste dissident. Les Chevenementistes veulent se compter de même que la LCR et Lutte Ouvrière. 
  Je regrette vivement que les Communistes n'aient pas pu, au dernier moment, se rallier à ma candidature comme ils le souhaitaient, à cause du maintien à Marseille(dans la 15eme) de Menucci, investi à ce jour par le PS(Paris) malgré les injonctions courageuses du Président du Conseil Général, du Président du Conseil Régional et le désaveu de la fédération socialiste.
  Face à l'irresponsabilité ou à l'impuissance de nos partenaires de gauche, nous n'avons plus qu'à espérer  le bon sens et le sursaut citoyen des électeurs pour que la Gauche existe et soit présente au 2eme tour. ...
(Lettre de campagne n°9 de Danielle RUMANI-ELBEZ)
  • soutien à la liste *

 
jgrimaldi@wanadoo.fr  * a écrit :

Tu sais, je réfléchissais à ce que j'ai dit, au lendemain des présidentielles, à propos du vote pour les législatives. Je me plaçais dans l'autre cas de figure en m'imaginant avec un président qui n'est pas de ma sensibilité.....

Pourrais je voter pour des représentants de son parti ? 
Grosse question ! Cela ne me semble pas si évident. En fait nos hommes politiques on a faire des efforts pour nous convaincre d'un coté comme de l'autre et nous voterons pour eux. 
Si une autre majorité se présente : soit CHIRAC démissionne (peu probable et bonjour la galère) soit il compose un gouvernement "équilibré et panaché" tenant compte des résultats des législatives (est-ce possible et surtout utile ?). En tous les cas, bon courage à eux !! Les dossiers sensibles ne manquent pas. (Jerôme *)


Réponse au commentaire du jour : anarchisme ou discipline ? 
 30/05/02 21:33:49 De : g.magnier@medsyn.fr
L'autogestion, je crois que c'est difficile. Cela demande une maturité personnelle, une autonomie de pensée,,une paix intérieure qui font qu'on est capable de s'imposer à soi-même une discipline, une solidarité qui permettent la vie en société.
Apparemment, peu de gens en sont là; la société actuelle donne le contre exemple de la compétition individuelle et collective; donne l'exemple de l'agitation perpétuelle à la recherche de satisfactions futiles et illusoires.
J'ai été très frappé par un article paru dans Télérama : des éducateurs qui ont pris en charge un groupe de jeunes qui avaient commis un viol collectif.
Ils ne semblaient pas réaliser du tout que leur acte était grave et intolérable; ils se vivaient en fait comme les victimes des flics et des institutions qui les embêtaient à propos de cet acte.... je trouve cela absolument atterrant. Alors, l'autogestion, le respect des autres, la discipline auto-gérée ..........on en est loin...

Alors, je crois qu'il faut un minimum d'autorité; qu'il faut que des limites soient indiquées et qu'on les fasse respecter.
(Attention, je ne suis pas du tout partisan des régimes
autoritaires du genre de Staline ou du 2°candidat à la présidence !!!)
Je crois que la vie en société implique un minimum de discipline collective appuyée sur une législation; plus une éducation au respect de tous les autres, à la solidarité. Du fait de nos faiblesses collectives et individuelles.
Malheureusement, la société actuelle ne donne pas l'exemple: violence partout, dans la vie et à la télé; argent roi; guerres "justes", compétition économique sordide, égoïsme sacré...

Je trouve que l'espèce humaine a un problème. Et il me semble qu'on sent en nous cet égoïsme, cette violence, ces erreurs toujours prêts à émerger.
L'enfant a besoin qu'on lui montre les limites à respecter; il a l'exemple de ses proches; puis on peut lui expliquer et il peut réfléchir de façon autonome; et enfin il atteindra peut-être un certain niveau de sagesse qui lui permettra l'autogestion ...

 

le commentaire du jour : anarchisme ou discipline ?
Bonjour Christiane ! Comment vas tu ? ...
J'ai beaucoup aimé tes commentaires sur les dernières élections. Ils m'ont fait réfléchir.
Tu disais :
<< ... Le lendemain des élections, je me suis sentie amère et triste car nous n'avançons pas, ou alors en sourdine, ça sourd, ça sourd jusqu'au jour où ça va éclater, peut-être ?, et qui n'avance pas recule ! Où en sommes-nous arrivés ? Oui, le patronat, le grand patronat, les partis de droite, et ceux de gauche, en particulier le parti socialiste ont une immense part de responsabilités dans toute cette situation absurde, moche, dangereuse, démoralisante, régressive, immature. Tout cela pour le règne du fric et des pouvoirs de toutes sortes,  économique, politique, etc. Bref, tout cela me décourage, me démotive... 

... Que penses-tu de la position des anarchistes, dont certains très bien, très cultivés, sérieux que je connais qui appelle à ne pas voter car pour eux, voter, c'est s'inscrire dans un système, capitaliste, monopoliste, qui, de toutes façons, entretient une démocratie fascisante puisqu'elle favorise toujours les mêmes ? Je vois que l'Histoire leur donne raison et ils me sensibilisent car ils ont une réflexion radicale que je trouve honnête, intéressante et qui nous sortirait de l'ornière : ils sont pour l'autogestion donc contre les pouvoirs et, pour eux, les problèmes se règlent par la lutte, au jour le jour, dans la rue, les entreprises, etc. Ils ont raison, mais nous n'en sommes pas là, hélas !!!  >>

Je suis tenté de me démobiliser comme toi, décontenancé comme tu le décris...
Je suis effaré de voir cette course de la plupart de nos compatriotes après l'argent facile.
Je conseillerais à tous ceux qui veulent le succès matériel d'aller faire un tour en Inde ou en Afrique ou encore en Amérique latine dans les endroits défavorisés.
Je ne pense pas que l'anarchisme soit une solution mais je la respecte. Moi je suis pour la "non violence" sous ses différentes formes. Pour les procaines élections je voterai utile et tenterai, sans les abandonner, de faire passer progressivement mes convictions.
Alors que les instances européennes prennent des mesures pour limiter la pêche, par exemple, je cherche à respecter une discipline de vie qui évite le gâchis. Je lutte personnellement et j'incite mon entourage à réduire la consommation, à recycler ce qui peut l'être. J'invite les pratiquants du yoga à  entrer en contact avec leur nature profonde et tout en pratiquant sans relâche, à ne pas satisfaire seulement leur matérialité. 
Tout passe très vite ! Nous avons de moins en moins de temps devant nous et de plus en plus de monde derrière ... bM
 

 


 

Les nouveaux maîtres du monde
Ignacio Ramonet
 

1. - LES NOUVEAUX PRÉDATEURS

Déstabilisés par la révolution numérique et l'irruption
d'Internet, les médias vivent en ce moment un traumatisme
inédit. Des mastodontes industriels venus de l'électricité,
de l'informatique, du téléphone ou de l'eau se sont rués
sur le secteur des nouvelles technologies attirés par des
perspectives - en partie illusoires - de gains faciles.
Ils ont rapidement édifié de gigantesques empires média-
tiques. Et piétiné au passage quelques valeurs fondamentales.
En premier lieu, la culture.

2 LA SOUMISSION DANS LES TÊTES

Domestiquer, dresser, soumettre, tels sont les (vieux) objectifs
que se fixent les grands médias de masse à l'heure de la
révolution des nouvelles technologies. Des procédés plus
efficaces de manipulation des esprits cherchent à réduire,
dans des sociétés démocratiques, tout esprit critique, toute
velléité protestataire, tout rêve de révolte. Le système
médiatique se transforme ainsi en véritable appareil idéologique
de la mondialisation libérale.

3. - INTOX ET MENSONGES

Malgré les appels répétés à l'éthique et à la déontologie,
les médias de masse connaissent un nouvel âge du mensonge.
Bidonnages et tromperies se succèdent, surtout en cas de conflit.
Les tentatives de persuasion à l'aide de faux grossiers se
multiplient. Du Rwanda au Venezuela, en passant par le Kosovo
et le Proche-Orient, les exemples pullulent de médias emportés
par la haine et acharnés à intoxiquer les esprits.

4. - PERSUASIONS CLANDESTINES

L'objectif premier des médias de masse est de massifier
les individus. Tandis que la publicité nous donne l'illusion
de la différence, les informations ou les divertissements
travaillent à uniformiser la pensée. Tous les moyens médiatiques
sont bons pour nous persuader que nous sommes libres...
dans les limites de notre soumission.


MAROC

Plus de 100 000 Marocains tentent chaque année de traverser
clandestinement le détroit de Gibraltar pour gagner
l'Europe, nouvelle terre de toutes les promesses. Pour des
milliers d'entre eux, ce rêve se termine tragiquement.
Pourtant, le drame des noyés du détroit ne dissuade
nullement de plus en plus de jeunes Marocains de tenter à
leur tour l'aventure. Pourquoi partent-ils ?



FRANCE: l'APRÈS-ÉLECTION

Ouf ! Au second tour de l'élection présidentielle, les Français ont écarté, par 82,2 % des suffrages exprimés, M. Jean-Marie Le Pen, candidat du Front national. Le déshonneur qui accablait le pays, tombé comme plusieurs de ses voisins dans le piège de l'extrême droite, n'était plus qu'un souvenir : le peuple avait terrassé l'hydre xénophobe. La République avait triomphé de la " préférence nationale ".
Les choses pouvaient reprendre leur cours normal. On allait enfin pouvoir débattre, par exemple, de la création d'une police des frontières européenne ; de la mise en place d'aides financières pour les pays du sud de la Méditerranée, en échange de la répression de l'immigration clandestine ; on maintiendrait quelques dizaines de milliers de sans-papiers dans une situation juridique périlleuse ;
l'expulsion des " double peine " continuerait bon train...
Certes, M. Le Pen était battu. Mais certaines de ses idées
n'étaient-elles pas en application depuis une quinzaine d'années, comme en témoigne la course d'obstacles qui attend les pas tout-à-fait-Français qui cherchent à renouveler leurs papiers d'identité ?



Avec les moyens du bord, sur son ordinateur Vincent, (le porteur d'eau * ) a recopié ce texte :
DEVOIR SUR TABLE

Dans une democratie, il ne devrait pas y avoir de droite. Seulement des variétés de la gauche.
Suivez-moi bien. Qu'est-ce que la democratie? La fille de la Revolution. Qui a fait la Revolution ?
La gauche. La droite, c'etait le roi, et le roi ne voulais pas. Donc, la droite a perdu, puisque nous sommes en republique. Être de droite, c'est être contre la republique, ou alors pour une caricature de republique. Oui, mais, quand la gauche n'est qu'une droite avec un faux nez ?
Alors, c'est que Louis XVI est ressuscite. Il faut refaire la Revolution.  Qu'en pensez vous?
dans dix minutes, je ramasse les copies 
                                                     Cavanna (charlie hebdo N°519) 


  • Mai 2002 * 
  • site Escoub * 
UN SCANDALE PRESQUE LÉGAL

Enron, symbole d'un système (8 mars 2002) 

http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/enron/

L'extraordinaire dans l'affaire Enron, c'est qu'elle n'est
pas extraordinaire. L'" achat " de responsables politiques
par des contributions électorales est légal aux Etats-Unis;
l'existence d'entreprises de certification des comptes qui
servent par ailleurs de conseillers rétribués aux entreprises
dont elles certifient les comptes est légale ; le fait que
des journalistes financiers et des essayistes aient vanté
auprès du public (et donc des actionnaires potentiels) un
" modèle " d'entreprise dont le fleuron, Enron, les
rémunérait personnellement est légal. Dans ces conditions,
il faut décidément beaucoup de candeur aux observateurs
qu'un " scandale " réveille pour découvrir que l'opacité des
comptes caractérise nombre de sociétés cotées en Bourse, que
la porosité est extrême entre le monde de l'entreprise
privée et celui du service public, que la corruption et la
prévarication sont courantes au sein du système économique
et politique américain.

Il y a moins de cinq ans, on " découvrit " ainsi que le
président des Etats-Unis, M. William Clinton, démocrate,
avait loué la Maison Blanche et y tarifait un goûter, un dîner,
une nuit, un entretien avec un ministre, un box présidentiel
pendant un discours sur l'Etat de l'Union. Ce fut, déjà, un
" scandale ". On parla alors de réformer le financement de
la vie politique.

Moins de deux ans plus tard, en février 1999, les premiers
postulants à l'élection présidentielle américaine se
retiraient de la course sans qu'un seul électeur se fût
prononcé (ils le feraient un an plus tard), au seul motif
qu'ils n'avaient pas pu recueillir les 20 millions de
dollars qui constituaient le " ticket d'entrée " informel
dans cette consultation prétendument démocratique. On
s'offusqua, comme d'habitude.

Et puis s'affrontèrent deux candidats, MM. George W. Bush et
Albert Gore Jr qui, par le plus grand des hasards, avaient
remporté les élections primaires de leurs partis respectifs
après avoir " levé " davantage de fonds que n'importe lequel
de leurs concurrents. M. Bush, alors gouverneur d'un Etat,
le Texas, que les industriels du pétrole, de l'armement et
des télécommunications gouvernent sans doute davantage que
les gouverneurs, avait obtenu le soutien financier du lobby
des fabricants d'armes, des assurances et de quelques autres
dont celui de l'énergie - une entreprise nommée Enron joua
les tout premiers rôles ; M. Gore bénéficiait de l'appui de
Wall Street, du lobby des avocats et de quelques autres dont
celui d'Hollywood. On s'indigna que ceux qui signent les
chèques rédigent les lois. On parla à nouveau de réformer le
financement de la vie politiqueŠ

Et puis, en novembre 2001, ce fut l'élection du maire de New
York. Contrairement à tous les pronostics, un homme
d'affaires aussi falot que dépourvu de la moindre expérience
politique, surtout célèbre pour sa connaissance très
fructueuse de Wall Street (il possède la chaîne financière
Bloomberg), devint le principal magistrat de la principale
ville des Etats-Unis. Quel moyen employa-t-il pour parvenir
à ce résultat inespéré ? Soixante-neuf millions de dollars,
dont plus de 50 millions tirés de sa fortune personnelle. Ce
fut assez pour alimenter une campagne de publicités payantes
presque aussi coûteuse à l'échelle d'une ville qu'une
élection présidentielle au niveau national. Et puis, et puisŠ
il y a eu Enron. En dix ans, Enron a consacré 10 millions
de dollars à ses activités de lobbying politique. Ce fut le
principal " parrain " de M. George W. Bush et le très
généreux bailleur de fonds de plusieurs membres de son
administration, dont M. John Ashcroft, ministre de la
justice. Cette fois-ci sera-t-elle enfin la bonne pour la
réforme du financement de la vie politique ? Une proposition
de loi en ce sens vient d'être adoptée par le Congrès il y a
quelques semaines. Il est possible que le président Bush la
signe, Enron oblige.

Mais le scandale n'est pas seulement national. Le
conglomérat texan procédait en effet à de multiples
acquisitions sur plusieurs continents : en Inde, au
Mozambique, en Australie, au Japon... Les " réformes "
libérales (levée des restrictions à l'importation, création
d'un " bon climat " pour les investisseurs) favorisées à
l'échelle de la planète par l'Organisation mondiale du
commerce (OMC) permettaient en effet au conglomérat de
Houston de profiter au maximum de l'ouverture des marchés.
Il fut d'ailleurs un lobbyiste très actif à Genève, siège de
l'OMC. Parallèlement, comme c'est souvent la règle d'une
économie " de marché " basée sur la concurrence, des
diplomates américains et des officiels de la Maison Blanche
apportaient, parfois brutalement, à la défense des intérêts
de l'entreprise privée " mondialisée " (Enron fut la seizième
du monde par le chiffre d'affaires) tout l'appui de la
puissance publique. Deux agences fédérales furent même
mobilisées par les administrations Clinton et Bush pour
garantir les investissements d'Enron à l'étranger. Et
l'entreprise, experte des paradis fiscaux, parvint à ne pas
payer d'impôts entre 1996 et 2000, période pendant laquelle
elle déclara néanmoins 2 milliards de dollars de profits.
Enfin, le jour où la situation se gâta, le conglomérat put
compter sur un avocat de poids : l'ancien ministre des
finances de M. Clinton, M. Robert Rubin, devenu ensuite
patron de Citigroup, avait intérêt à ce que sa banque
récupère les sommes prêtées à Enron. Il se démena pour que
les agences de notation ne baissent pas la " note " de
l'entreprise.

Alors même que la nature et la cohérence de ses activités ne
paraissaient pas évidentes, Enron prospéra, vanté dans la
presse d'affaires comme un modèle d'audace et de
" modernité ", de " gouvernement d'entreprise " capable
d'opérer au mieux sur le marché déréglementé des produits
dérivés. Tranquillisés par les bulletins de bonne santé
financière émis par une prestigieuse agence de
certification, Andersen, d'autant plus indulgente pour Enron
que le conglomérat texan l'avait recrutée comme cliente, les
petits épargnants se précipitaient. L'ascension de la valeur
de l'action faisait taire les derniers sceptiques. Les
meilleurs essayistes et éditorialistes - pas seulement dans
la presse américaine - avaient eux aussi les yeux de Chimène
pour cette firme de Houston qui savait reconnaître leurs
talent d'écrivains au prix fort et, le cas échéant, les
inviter à de très lucratives ratiocinations sur l'état du
monde.

La chute se révélera moins dure pour eux que pour les
salariés américains qui ont investi dans Enron une partie de
leurs retraites (environ les deux tiers des actifs boursiers
de la firme étaient détenus par des fonds de pension ou des
fonds de mutuelle). Si la liquéfaction des cours a ruiné la
plupart des employés de l'entreprise, les dépouillant de
leur emploi et de leurs économies (les règlements internes
leur interdisaient en effet de vendre leurs actions), les
cadres de haut niveau ont pu, eux, s'en débarrasser à temps.
C'est-à-dire au plus haut.
 

SERGE HALIMI.