lundi 9 février 1998, dans le train Paris-Marseille 12h06

Bourguignon, Le Titanique.

 

Réunion de famille Lamy génération 3 à Bourguignon-Nangis

Incités à nous réunir par des rumeurs de liquidation vente , nous nous sommes retrouvés au bas de la tour pour une photo, comme l'équipage du "Titanic" accroché au bastingage du vaisseau en détresse. Le temps était calme et froid comme la mer charriant des icebergs. Aujourd'hui la famille est géante ; le dernier cliché datant de 1987 est pratiquement indéchiffrable

Après cinquante ans, entre cousins cousines, étage 3 de la pyramide familiale, petits enfants de Alfred Lamy,. nous nous sommes focalisés sur les souvenirs de nos séjours prolongés à Bourguignon des années 40-50, principalement sur les périodes de l'Occupation et de la Libération.

Laissant, pour une journée, nos préoccupations habituelles sur nos lieux de vie respectifs nous revenons occuper cette superbe propriété par un beau jour d'hiver. Arrivés en éclaireurs, quelques audacieux avaient fait une veillée d'armes devant la cheminée du salon sous le portrait jauni de ce qui voulait représenter l'oncle Jean. De ce fait, ils avaient chauffé les lieux et cette grande bâtisse, froide et humide en cette période de l'année, reprenait vie temporairement. Mais la propriété tenue par un quarteron de cousins devient ingérable. Il est temps de s'en séparer. N'est ce pas une illusion de vouloir y perpétrer les rassemblements de la grande famille Lamy ? Laissons nos enfants cimenter leurs propres liens familiaux !

Accueillis par Nicole et Véronique, les plus jeunes de notre génération, réunis autour de la grande table du château, chacun évoque quelques anecdotes qui semblaient bien précises quoique érodées par les années.

Le crâne du grand-père ; les bouderies de la grand-mère au fond du parc ; la débâcle des allemands traversant la cour ; le mitraillage et l'acte de contrition ; le troc des tomates avec les américains ; la récolte du miel ; celle des doryphores dont l'odeur, sur nos doigts, reste présente ; les entreprises fantaisistes de l'oncle Michel ; les épopées sur les douves ; les matches et l'entretien du tennis ; les parties de "signaux" et de croquet ; la chasse hors saison et la myxomatose ; les cabanes dans le bois ou le long du fossé ; les aventures dans les meules de paille ; les rencontres inattendues ; les frasques de Denis et Christian .

La bonne humeur ne nous a pas fait oublier les absents et ceux qui nous ont quittés...on s'en est souvenu par les paires célèbres : Jean-Pierre et Claude, Bernard et Gérard, Jean-Jacques et Alain, Dominique et Martine...

La génération, lancée, jadis, par Philippe et Geneviève, pourrait laisser, avec Danielle qui est déjà grand-mère, les premiers numéros de la lignée suivante prendre le relais.

Puissent-elles transmettre, à Bourguignon, Arc sur Tille ou ailleurs, les valeurs de nos ancêtres en les harmonisant avec celles d'aujourd'hui !

Que les ennuis du "Titanic" leur soient épargnés !

 

Marc