Chronique 99 - 1

   

Le premier janvier 1999 !

La dernière page de ce siècle est ouverte.

Je me trouve en attente, curieux de découvrir les prémices d'une époque qui se vivra bien sans moi.

Bonne année !

par Marc BITTERLIN

 

 

Sommaire

Le premier janvier 1999 ! *

Echange de vœux *

Atelier "écriture" *

Macadam ! *

Anniversaire ! *

Ah les filles ! *

13 01 Neige en Provence *

CREPS de mes 20 ans *

Vaccinations *

Premiers pas. *

Le site Poivre & Sel *

Dix ans après Vipassana. *

Les acouphènes *

Février : Les chenilles processionnaires *

hiver encore *


Aimer après 60 ans

Je pense être encore loin de l'amour vrai.

Celui dont je suis témoin tous les jours,

c'est l'attachement de l'enfant à sa mère :

"L'amour confiture" : "j'aime ce qui me plaît".

Après soixante ans, je comprends que :

Je vais vers celui que Dieu nous propose :

le respect inconditionnel des êtres.

 

 


 Echange de vœux

Bonne année Thérèse !

Nous pensons bien à toi et souhaitons que tu ne sois pas transformée en glaçons à l'autre bout du monde ! bM >>

06 01 99

Sans nouvelles de toi je crains bien que mon intuition se soit réalisée. Je te souhaite une rapide fonte des glaces et encore une bonne année ! bM

<< A tous nos cousins proches et ÿFFFFE9loignÿFFFFE9s,

la famille Laureaux souhaite ses meilleurs voeux pour cette nouvelle annÿFFFFE9e!

Eric & the familly @ St Maur.fr >>

 

Atelier "écriture"

Je participais, ce soir, à un atelier d'écriture bien animé par Christine H.

Bonjour la lumière

Les bourgeons tirent la sève

L'enfant s'épanouit

 

Finis les soucis

Je médite, bienheureux

Bientôt le printemps !


<< Le vingtième siècle pourrait être celui de l'ordinateur, la soirée du 05 01 99 celle du porte-plume.

Oui j'écris avec cet instrument muni d'une plume "sergent major" qui fait des pleins et des déliés… et, des gros pâtés. "L'encrier du Sud" est le nom de l'association. On peut utiliser de l'encre bleue ou violette comme ma mère le faisait au début du siècle. Elle était une orfèvre en la matière, les documents qu'elle nous a laissés sont d'une rare perfection.

Je retrouve les joies et les inconvénients d'une écriture à l'ancienne. Négligeant le buvard je me souille les doigts. Quel charme ! Tous les avantages du traitement de texte sont oubliés. La nappe qui recouvre la table se macule d'une jolie tâche bleue…

Des idées que je ne soupçonnais pas sont couchées sans censure. Je rêve en écoutant les productions des collègues. Je souhaiterais pouvoir consigner tout ce qu'elles me suggèrent et garder les doigts propres.


Macadam !

Occupé hier dans mon jardin, je profitais du soleil de l'après-midi. Un démarcheur original apparaît alors dans mon champ de vision. Il faisait le tour de la maison en cherchant des interlocuteurs. Réalisant que je l'observais, il vient à moi et s'efforce d'attirer favorablement mon attention. Il devait avoir fait un stage sur la communication car il semblait connaître quelques ficelles. Il me fait des compliments sur les pigeons mais je tente, alors, de ne pas me faire pigeonner. Considérant son paquet de calendriers "Macadam" je pressens une sollicitation et reste réservé conformément à mes habitudes. Courageux, il me propose ses services : << Je ramasse les feuilles, je tonds la pelouse, je fais des travaux de peinture…>> Il comprend alors que dans la tenue dans laquelle il me trouve, tous ces travaux étaient les miens. Il n'insiste pas trop et repart en m'ayant "laissé" un calendrier. Il ira à la corbeille rejoindre la collection réalisée par les vœux des services publics et municipaux.

Toutefois ce généreux garçon me révèle son idée pour développer son entreprise : il va vendre des calculettes pour convertir les francs en euros. Cette idée serre l'actualité de près, mais c'est l'ordinateur qui va lui devenir indispensable car il n'avait pas mémorisé son passage à la maison. Une heure après sa visite, il sonne à la porte et ne réalise sa méprise, qu'en considérant ma barbe peut-être…

 


Anniversaire !

J'ai la réputation de mal souhaiter les anniversaires

et de les oublier bien souvent.

Mais aujourd'hui, 10 janvier, c'est celui d'Anne-Françoise !

 

Elle n'a plus trente ans, mais elle n'en est pas loin !

Solide et généreuse, présente à tous,

elle est de compagnie fort agréable.

J'apprécie l'animation qu'elle met dans la maison

avec toute sa petite famille.

Nous habitons sous le même toit

et je pourrais manquer de marquer la date ?

Elle sait cependant qu'elle peut compter sur moi.

Tout en m'efforçant de me conformer aux bons usages,

je préfère, en effet, répondre favorablement aux besoins

quand ils se présentent.


 Ah les filles !

 

Les deux sœurs (voir page) Anne-Françoise et Laurence ont dix sept mois d'écart. Toutes deux mères de famille, elles poursuivent leur parcours et restent proches.

Enfants, elles faisaient des bêtises ensemble. Chargé du maintien de l'ordre, j'avais des difficultés à punir équitablement.

<< C'est elle qui a commencé !…>>

Je cherchais alors à leur faire comprendre que les responsabilités étaient toujours partagées et leur faisait entrer cette idée dans la tête bien concrètement…Leur résistance à la manœuvre les faisait se cogner ; elles s'en souviennent!

 

Aujourd'hui elles font chacune un bébé en même temps. Hier, sous l'œil curieux, (j'allais dire envieux) de leur "grande sœur" Sylvie, elles se tâtaient familièrement les seins. Qui avait les plus gros ? Ceux d'Anne-Françoise n'avaient pas dégonflé depuis la dernière grossesse…mais Laurence est légèrement en avance. L'une attend l'événement pour Septembre l'autre pour Août !

La nouvelle génération a commencé par des filles avec Chloé et Yaël. La petite dernière, Camilla, prend sa place à toute allure. Les garçons, dont William est pour le moment le représentant vivant, vont, peut-être, rétablir l'équilibre ?


13 01 Neige en Provence

De la neige partout, en France, même ici .

C'est la joie de ce mercredi qui devient férié pour la majorité des provençaux. Les autres patinent pour tenter de se rendre au travail ou pour aller chercher le "Canard enchaîné".

découvrent la neige et veulent en profiter au maximum. Il est vrai qu'elle ne durera pas longtemps.

Grand-père a sorti la luge, les mamans leurs appareils de photographie et caméras. Pour éprouver la solidité de la glace je me suis trempé les pieds à la grande joie des petites grandes filles. "Cet âge est sans pitié", il a fallu que je me change rapidement pour aller tirer tout le monde sous l'œil impitoyable de la vidéo. bM

17 01 Une journée bien pluvieuse et fort décevante.

Bien qu'en agréable compagnie avec Yaël, j'ai l'impression d'avoir perdu mon temps et mon énergie. J'avais rendez-vous avec Brice qui m'avait installé l'ordinateur. Dans la mise au point et les manipulations de l'appareil qu'il m'a faites, il a du effacer tout mon travail de ce matin. Je ne l'ai pas retrouvé. Est-il seulement encore dans ma tête ?


CREPS de mes 20 ans

J'ai passé une partie de ma dernière nuit à me remémorer 1956 l'année de mes 20 ans !

Ayant réussi à décrocher mon baccalauréat, bien difficilement, et avec l'aide de mes frères sœurs et beau-frère, je me suis inscrit à une année de préparation à l'entrée à l'ENSEP (éducation physique). C'était mon frère Philippe qui me poussait. En prenant le role du père que je n'avais jamais connu, il voulait me voir prendre ma place "dans le monde".

C'était une Initiation, alors que mes conscrits commençaient à partir faire du maintien de l'ordre en Algérie. Je quittais le cocon familial pour aller mener une vie d'étudiant et jouer au dur avec les "physiques". Je n'étais pas particulièrement doué mais c'était dans la pratique que je me sentais le mieux.

A coté des "bêtes" que pouvaient être mes camarades dans leur spécialité, je me voyais laborieux mais je me suis découvert endurant et je pouvais aller plus loin et plus longtemps.

J'ai retrouvé les noms de quelques compagnons : Guy Dietrich le Lorrain-alsacien rustre et sensible qui dormait au dessus de moi. Demuth le bon garçon du terroir doué pour jouer avec le ballon comme Zidane. Donse, le décontracté, Pinon qui sautait plus haut que sa taille, le lanceur de poids et de javelot Franche que j'ai revu à Aix dans ses fonctions de "prof de gym".

Du CREPS de Koenigshoeffen à la fac ou la piscine, nous faisions les quelques kilomètres en groupe et à vélo. Nous étions les champions de l'Anat. et de la Physio. Les "Custodes virginitatis" n'avaient pas de secrets pour nous. Pour nous délasser nous allions au gymnase faire de la barre fixe ou de la gym au sol. Le samedi les copains de la chambrée allaient courir les filles et racontaient leurs exploits en détails dans la journée du dimanche. Moi, j'étais plutôt timide et préférais déjà écrire mes impressions.

Bien musclé, je pesais dix kilos de plus qu'aujourd'hui, j'ai usé la mécanique. J'ai connu le mal de dos. C'est la pratique du yoga qui m'a permis de me récupérer par la suite.

Dix ans plus tard j'étais en plein succès professionnel et familial comme kiné en Normandie. J'avais entre temps fait une courte carrière d'enseignant. J'ai été deux ans militaire, dont un, comme officier en Algérie. Vingt ans après c'était l'aventure en Provence. Trente ans, les catastrophes. Quarante ans, l'orientation vers le retour.


 Vaccinations

<< Tes histoires de vaccination, Jean-Philippe, me font penser à ma vie militaire.

C'est classique ; quand on fait ses classes, on doit y passer.

Or j'estimais que les vaccins n'étaient pas indispensables à la santé, voire nuisible au bon fonctionnement de l'organisme. L'essentiel était d'avoir le tampon sur le carnet individuel. En voiture c'est la même chose il faut être en règle quand on passe devant les gendarmes même si on ne peut pas supporter la ceinture. Il me suffisait donc de suivre la filière et changer de file au bon moment sans attirer l'attention et de reprendre ma place pour retirer mon carnet au bout du parcours. J'évitais ainsi les inconvénients de l'opération et ses éventuelles conséquences, jeûne, fièvre, quarantaine. Depuis, mis à part quelques rhumes j'ai échappé, par miracle, à la diphtérie, au tétanos, et j'en oublie…>>

<< Je n'ai pas eu le texte de Jean Philippe mais j'apprécie le tien. Yaël suit le même itinéraire que toi, le carnet est bien vacciné, mais elle n'en souffre pas ! Sylvie >>


Premiers pas.

21 01 Voici une semaine que Camilla marche toute seule.

 

Elle n'a pas abandonné pour autant le "quatre pattes" qu'elle a perfectionné telle une petite souris. Château branlant elle déambule les bras en avant. Son centre de gravité se situant assez bas, elle se retrouve assise au moindre obstacle.

Elle devient indépendante et commence déjà à faire courir son grand-père. Elle apprécie pourtant de se faire tirer dans la remorque du tracteur si la place n'est pas prise par William. Chacun son tour au volant et Grand-père devant, tirant le tout avec la corde Le manège se met à tourner autour de l'arbre mort devenu le perchoir favori des pigeons blancs, en profitant du soleil de l'après-midi.


Le site Poivre & Sel

Ce site m'est conseillé par Monique C. Curieux, je survole l'ensemble qui me fait très bonne impression.

<< L'Inscription au Carnet est dans le but de correspondre. Il me faut une phrase me disant pourquoi vous désirez correspondre. Vous pouvez consulter le Carnet pour avoir une idée de votre description. Au plaisir, >>

* 22 01 Oui j'ai consulté le site et je trouve la formule tout à fait intéressante. Proposer son grain de sel aux articles édités me séduit. Dans ce but je vous avais proposé de vous envoyer quelques passages de ma production personnelle. Il me parait difficile de choisir des correspondants, mais ce ne semble pas le but du site.

* 23 01 Nouveau venu dans votre monde Poivre et Sel je m'émerveille en découvrant ce que vous offrez. J'en tire une invitation à la communication et à la paix.


Dix ans après Vipassana.

Une période forte de ma vie : le séjour en Inde dont je suis revenu fin janvier 89.

Désirant me libérer d'une tension conjugale que je supportais difficilement, j'avais proposé mes services à une association humanitaire. Par courrier et téléphone "Kinés du monde" m'a accueilli à conditions que je finance mon déplacement.

La destination était Jaïpur, dans le Rajasthan à 300 kms au sud de Dehli. Il s'agissait de contacter les communautés lépreuses de cette région. Une association de Grasse animée par Daniel Fillod était sur place et tentait de mener une action sanitaire sous la forme de construction de dispensaire.

Je suis donc parti tout seul, à l'aventure pour trois mois, fin octobre 88. Je parlais difficilement l'anglais, la langue nationale et je l'entendais encore moins bien.

J'ai compris rapidement que l'aide matérielle apportée quelles que soient les finances dont nous pouvions disposer ne serait qu'une goutte d'eau dans un océan de besoins.

J'ai donc opté pour le témoignage. Muni de la caméra que j'avais acquis l'année précédente, j'en ai fait une compagne destinée à montrer la vie extraordinaire de ce pays. Habillé à l'indienne avec une grande chemise et un pantalon blancs, je transportais mon appareil dans un petit sac à dos. Je cherchais à être discret et rapide mais j'ai excité la curiosité de mon entourage ; et la sympathie ! quand je montrais dans l'instant qui suivait le résultat des prises de vue. Malheureusement il fallait compter avec la poussière et l'insécurité du pays. La première a pénétré l'instrument et l'a mis hors d'usage, la deuxième a fait disparaître lors d'un transport, les cassettes enregistrées. Je n'ai pu ramener au pays que quelques passages de mi-séjour. Je me suis filmé en donnant des soins aux lépreux et proposant des manœuvres de circulation d'énergie.

La plus belle gratification de mon séjour a été ma participation à une session Vipassana. Au voisinage de l'ashram des lépreux qui m'hébergeait était implanté un superbe centre de méditation bouddhiste. Je suis allé, en vélo, prendre connaissance des lieux et des conditions de stage. Dix jours d'internement en silence à suivre la progression des pratiques méditatives, bien cadrées par le maître.

J'ai saisi l'opportunité de suivre un stage qui débutait la semaine suivante. Alors que je ne comprenais pratiquement rien, j'ai eu droit le troisième jour, à la traduction en français, sur cassettes audio, de l'enseignement sur le Dhamma. Lever quatre heures, méditations dirigées, pauses, repas, pratiques isolées, conférence, couvre feu à 20h, les journées défilaient.

J'ai acquis une méthode efficace de concentration et de circulation mentale de l'énergie. Un beau cadeau dont j'ai pu profiter moi-même depuis.

Ces jours-ci, début février 99, Daniel Mermet faisait un reportage sur l'Inde à 17h sur France Inter. Un bijou ! Avec beaucoup d'amour et d'objectivité il a su donner l'ambiance de ce que j'ai connu là-bas.


Les acouphènes 

Voir "Site des Malentendants" pour plus d'informations cliquez Accueil/ 


Les PACS

Je suis bien tenté d'ajouter mon grain de sel à cette question épineuse des PACS.

J. Luc Haess, ce soir, 01 02 99 sur France Inter disait : << Pourquoi manifester contre les sardines à l'huile quand on préfère les maquereaux au vin blanc ? >>

Je pense que l'essentiel est dit. Si je suis sûr de mes valeurs, en l'occurrence la famille et le mariage, pourquoi guerroyer contre celles d'autrui ? N'a-t-on pas le droit à la différence ?

La Droite pourrait-elle se mobiliser autrement que dans des actions réactionnaires ? Le sénat, déjà "vieux jeu", en rajoute en repoussant le référendum sur "La parité Hommes-Femmes" l'année de la célébration du cinquantenaire de la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen"

Ce qui me paraît le plus dommageable c'est l'étiquette confessionnelle accrochée à ce mouvement. Les religions semblent effacer leurs haines séculaires pour amener au bûcher les marginaux que sont les homosexuels. On fait des boucs-émissaires ceux qui devraient être accueillis, aimés, respectés comme des personnes à part entière.

" Bienheureux les pauvres ! " disait Jésus sur la montagne.


 Vacances de neige Février 99

J'ai été ravi de me retrouver avec mes filles la semaine passée. En vacances avec mes enfants et petits enfants ! Dans un grand chalet de montagne, une ancienne bergerie.

A quelques jours du départ nous n'avions pas encore de destination. Mes demandes pour obtenir un hébergement, une location, échouaient sans raison si ce n'est que nous nous y prenions bien tard. Et puis les liens d'amitié ont apporté la solution. Grâce à la famille de Sabine S une disponibilité de chalet que nous ne soupçonnions pas.

Un palais, cette Bergerie aménagée en maison familiale ! Une vue magnifique sur le lac de Serre-Ponçon mais surtout un agencement prévu pour une colonie de vacances.

Dans une bâtisse aux murs épais, une ancienne ferme, nous avons mené une vie rustique apprenant à lutter contre le froid en faisant du feu dans une cheminée trop petite pour réchauffer une pièce immense où il manquait… les moutons pour nous réchauffer. Heureusement les petites chambres, à l'étage, ont paru douillettes avec les radiateurs électriques.

Les petits se sont acclimatés mais n'ont pas goûté pleinement les joies de la neige que les filles ont appréciées sans réserve ; ne serait-ce que devant la maison ou en faisant de la luge sur le chemin d'accès.

 

 

A quelques minutes de Réallon, si le chasse-neige était passé, nous avons bénéficié des charmes de cette petite station. Je retrouvais des envies et des sensations de jeune homme en descendant les pistes avec l'une ou l'autre de mes filles. Il paraît que Thierry faisait encore quelques chutes, mais moi, je trouve que le matériel d'aujourd'hui est d'une stabilité à toutes épreuves. Je n'ai pas tenté le surf pourtant, sur les pentes, il y avait de plus en plus d'amateurs de cette spécialité, comme Jean-Philippe . Il y aurait eu hier, un accident mortel, en hors piste, dans ce coin que nous venions à peine de quitter !

 

Rentrés, nous restons gelés : la radio annonçait -12° à Aix, ce matin. 

 


Février : Les chenilles processionnaires

Installé devant la baie vitrée de ma petite pièce rose, bien au chaud, j'observe les ébats des animaux qui découvrent le jardin figé par le froid.

Ce matin, ce sont les pigeons blancs qui invitent leurs camarades du voisinage au plumage bleu-gris à faire des glissades sur la glace des bassins. Le soleil de Provence va rapidement dégeler les bords bien exposés et permettre aux tourterelles de se désaltérer. A quelques mètres de moi, de l'autre coté de la vitre, un écureuil vient boire dans la vasque que la proximité de la maison a épargné du gel.

L'autre jour, en prenant mille précautions, nous avons pu photographier le héron. Il fouillait dans les plantes du bassin pour y dénicher les poissons qui hivernent comme paralysés.

Tiens ! Le voici justement ! Majestueux, il atterrit tel un planeur silencieux. Les pigeons se sauvent. Surpris par la glace qui recouvre son terrain de chasse, il va visiter les autres trous d'eau les uns après les autres. Comme un vrai sioux, je m'approche muni de mon appareil de photo. Hélas ! je m'embrouille dans les commandes au moment où l'oiseau s'envole…

Avec plus d'efficacité, j'irai à la chasse aux chenilles processionnaires. A cette époque de l'année, les cocons, identiques à ceux des vers à soie, envahissent certains pins d'Alep et menacent de les détruire. Armé d'un échenilloir, sorte de gros sécateur fixé au bout d'un long manche télescopique, je fais des acrobaties pour les atteindre.

Une année, j'avais tardé à brûler, dans la cheminée, les rameaux récoltés sur lesquels les pelotes blanches étaient accrochées. Les chenilles en avaient profité pour émigrer. Elles s'étaient répandues sur les murs du séjour ; têtes à queues formant de longs chapelets de plusieurs dizaines de centimètres chacun.

 


 

Jaune magnétique, en cette fin d'hiver.

21 02 99. Les grandes gelées à peine terminées, les crocus apparaissent, les narcisses s'annoncent et les forsythias s'impatientent. J'ai coutume de couper des branches de ces oléacées (doctus cum libro…) pour les faire fleurir à l'intérieur de la maison alors qu'il fait encore froid dehors. Ainsi je décore l'entrée et le séjour de superbes bouquets jaunes.

Le jasmin d'hiver, jaune lui aussi, ne craint rien. Depuis début janvier il agrémente le jardin d'une pluie d'étoiles qui se moquent du vent et des frimas.

Les amandiers démarrent vers le 15 janvier certaines années. Ils vont se décider à devenir de grosses boules blanches puis rose. La première petite fleur est apparue aujourd'hui.

Sur les bourgeons qui gonflent des pêchers et des abricotiers, j'ai pulvérisé un léger nuage de "bouillie bordelaise" pour prévenir "la cloque" et autres maladies qui s'abattent immanquablement sur ces arbres.

C'est dans la cathédrale que nous avons eu froid. Dans cette grande bâtisse impossible à climatiser nous regrettions le soleil qui, à l'extérieur commençait à bien réchauffer l'atmosphère. A l'occasion de la messe des artistes, notre chorale y a interprété quelques chants dans de mauvaises conditions.

Au programme : un chant baroque "Duo séraphin", un "mottete" de Mendelssohn, l'"Ave verum" de Mozart, et "Prière" de Sibelius, un auteur contemporain.

Rentré gelé, je retrouve mon ordinateur pour élaborer un site que je destine à Internet. Une tâche difficile pour moi qui maîtrise mal toutes les techniques et le langage particulier de l'informatique.

Confronté par ma fille Sylvie aux rayonnements nocifs de l'écran, je reconnais que les séjours prolongés devant celui-ci peuvent être dangereux. Pourtant, en alternant d'autres activités et en prenant des précautions je fais ce choix. J'entame une nouvelle vie et s'il faut mourir de ce qu'on aime pourquoi pas de l'ordinateur ? Quel sexe lui donnons-nous ? Georges contribue à donner une réponse dans "sondage". Je pense qu'un monde nouveau se crée et que le web est incontournable !

Alors que la peinture, la photo, la musique sont intégrées par l'informatique, nous programmons une nouvelle nature. C'est un art.

 


<< Sondage >>( recueilli par G.C. ) :

On s'est toujours demandé si un ordinateur faisait référence a un objet de type féminin ou de type masculin.

On posa la question a deux groupes d'experts, l'un constitué de femmes, l'autre d'hommes.

Il leur fallait trouver pour chaque groupe 4 raisons pour justifier le genre féminin ou masculin d'un ordinateur.

 Le groupe de femmes conclut que l'ordinateur était du genre masculin parce que :

1 Pour capter son attention il faut l'allumer

2 Il a plein d'information mais aucune imagination

3 Il est supposé vous aider mais la moitié du temps il est le problème

4 Dès que vous vous engagez avec un, vous réalisez que si vous aviez attendu un peu plus longtemps, vous auriez eu un modèle plus performant

 Le groupe d'hommes arriva à la conclusion que l'ordinateur était du genre féminin pour les raisons suivantes :

1 Personne, sauf son créateur, ne comprend sa logique interne

2 Le langage natif qu'il utilise pour dialoguer avec un autre ordinateur est incompréhensible de tous

3 La moindre plus petite erreur est stockée en mémoire pour être ressortie au moment le plus inopportun

4 Des que vous vous engagez avec un, vous découvrez que vous devez dépenser la moitié de votre salaire en accessoires >>


hiver encore

Début mars. Je reviens d'un stage de chant. Dans le style "A cœur joie" nous avons été entraînés à déchiffrer et à tenir notre place, par une ancienne du mouvement : Claude Garrau, bien patiente et expérimentée.

Pour ne pas vieillir trop vite, c'est stimulant et efficace bien que fatiguant. En plus je retrouve un groupe que j'apprécie bien. Je lance l'organisation d'une fête de fin d'année, ici, à L'Escoubaïre ; une idée de Sylvie que je voudrais mener à bien.

Au retour, ce sont les tâches moins agréables qui m'attendent : la déclaration d'impôts... Je préférerai terminer l'élaboration du site et l'insérer aux places qui me sont réservées sur le web.

A plus tard, donc, le bonheur d'entretenir les liens avec les correspondants.

L'hiver n'est pas terminé. Ce matin des gelées peuvent avoir endommagé les récoltes d'amandes. Heureusement toutes les fleurs des abricotiers ne sont pas épanouies C'est la période critique.

 


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