Pâques 98 (vers l'été-2)
 
 
Joyeuses Pâques ! *

Ma grande sœur *

Savoir mourir *

Les enfants *

Chez les Malentendants *

Grand-père à l'œil rouge *

Le bâton et les cerises *

Gagne Pain *

Barbe-bleue *

Les animaux. *

La caravane. *

L'arbre mémoire du jardin *

Les framboises et Les nèfles *

Karma *

Baptême de William et Camilla. *

Féerie *

Les sans-papiers. *

Canicule *
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Joyeuses Pâques ! *
 

Ma grande sœur *
 

Savoir mourir *
 

Les enfants *
 

Chez les Malentendants *
 

Grand-père à l'œil rouge *
 

Le bâton et les cerises *
 

Gagne Pain *
 

Barbe-bleue *
 

Les animaux. *
 

La caravane. *
 

L'arbre mémoire du jardin *
 

Les framboises et Les nèfles *
 

Karma *
 

Baptême de William et Camilla. *
 

Féerie *
 

Les sans-papiers. *
 

Canicule *
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Joyeuses Pâques ! *
 

Ma grande sœur *
 

Savoir mourir *
 

Les enfants *
 

Chez les Malentendants *
 

Grand-père à l'œil rouge *
 

Le bâton et les cerises *
 

Gagne Pain *
 

Barbe-bleue *
 

Les animaux. *
 

La caravane. *
 

L'arbre mémoire du jardin *
 

Les framboises et Les nèfles *
 

Karma *
 

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Féerie *
 

Les sans-papiers. *
 

Canicule *
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Ma grande sœur *
 

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Canicule *
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Joyeuses Pâques ! *
 

Ma grande sœur *
 

Savoir mourir *
 

Les enfants *
 

Chez les Malentendants *
 

Grand-père à l'œil rouge *
 

Le bâton et les cerises *
 

Gagne Pain *
 

Barbe-bleue *
 

Les animaux. *
 

La caravane. *
 

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Joyeuses Pâques ! *
 

Ma grande sœur *
 

Savoir mourir *
 

Les enfants *
 

Chez les Malentendants *
 

Grand-père à l'œil rouge *
 

Le bâton et les cerises *
 

Gagne Pain *
 

Barbe-bleue *
 

Les animaux. *
 

La caravane. *
 

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Les framboises et Les nèfles *
 

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Féerie *
 

Les sans-papiers. *
 

Canicule *


 
 
 
 
 
 
 
 
 

Joyeuses Pâques !

Pâques des sans papiers

Ma préoccupation, en ce Vendredi Saint, est de trouver une solution pour fêter mercredi prochain 17 avril, les 20 ans de Christophe, mon jeune détenu, qui n'a que moi, par mes visites hebdomadaires, pour le relier à une humanité ordinaire et dite libre.

Ce soir, à contre cœur, j'ai immolé six jeunes pigeons de mon élevage. Cette mesure de bonne gestion, que je suis seul à décider, me renvoie me renvoie aux "lois d'exclusion" prises par le gouvernement.

L'Histoire, dans quelques années, pourrait apprécier différemment son attitude :

"Qui sait si les mesures d'expulsions prises aujourd'hui contre les sans papier n'apparaîtront pas clairement à tous demain comme un acte de déportation totalement inhumain. D'autres responsables, mais peut-être trop semblables a ceux connus aujourd'hui, clameront leur innocence en disant que ce qu'il advenait des déportés par la suite n'étaient pas de leur responsabilité".( Réflexion mise en forme par Jacques Schlosser le 21 04 98. )
 
 

Pâques en prison 

Samedi Saint "Les cloches sont revenues" ( de Rome ! ) Les enfants se sont précipités dans le jardin à la recherche des œufs. Les petites filles, qui deviennent grandes, six ans, ne laissent aucune chance aux éventuels retardataires. Elles se sont partagé le butin ; l'une choisit les chocolats, l'autre les œufs durs décorés. Et, derrière les murs de la prison de Luynes, parmi tous ces marginaux, Christophe n'a ni télé ni radio. Il est tout seul dans sa cellule. Les soirées, les jours fériés et les vacances, ( j'ai appris qu'il y avait des vacances en Maison d'Arrêts ! ) doivent être interminables. 

Il me disait qu'il avait un baladeur, retenu à la greffe car il n'en avait pas la facture ! La location d'un poste de télévision coûte 65F par semaine ! Gêné il me demandait de lui faire un mandat, c'était pour lui la seule solution pour financer l'opération. En effet, il est interdit, faute grave pour un visiteur, de tenter de passer de l'argent sous une forme quelconque. C'est une impasse car je ne suis pas du tout disposé à faire les démarches nécessaires pour lui faire parvenir des mandats.

Christophe va probablement sortir bientôt. Son avocate semble confiante. 

Ses parents que j'ai contactés une nouvelle fois, apparaissent comme inconscients de leurs responsabilités. A ma question : < qu'allez vous faire pour Christophe à l'occasion de son anniversaire ? Lui écrirez-vous un petit mot ? > Son père m'a répondu des jérémiades sur son passé personnel. Mon appel à la solidarité n'a eu aucun effet. Il m'a fait sortir de ma réserve. Je n'ai pas voulu l'écouter. 

Les lieux de détention sont remplis d'individus qui sont enfermés pour avoir commis quelque infraction, délit, ou violence. Leur donne t-on, par là-même, la possibilité de réparer leurs égarements ? Quelle est aussi la responsabilité des proches, de l'environnement, des nantis que nous sommes ? 

Le système est vraiment d'un autre âge ! La prison devrait être transformée en lieu d'accueil et de surveillance pour personnes réputées dangereuses ou malades, les autres pourraient avoir à réparer, d'une façon ou d'une autre, les torts causés.

 


Ma grande sœur

Geneviève (ma "grande" sœur) est allée se coucher. Elle semble ravie de sa journée provençale. Je l'ai emmenée à Château Bel-air, ( Sigonce). Nous avons visité le pays de Forcalquier et en revenant nous avons gravi le chemin de Repentance, à Aix, pour nous rendre chez les parents de Marielle. 

Voilà 12 années qu'elle n'était pas venue jusqu'à L'Escoub, en des circonstances douloureuses d'ailleurs. Bien que titubant parfois, elle montre un dynamisme remarquable. L'ordinateur, "l'autre communication", l'intrigue, et, tout en se défendant de ne pas être moderne, elle aimerait, j'imagine, que Thérèse lui donne quelques leçons.

Le 14 04 à 20h30

Geneviève prépare son pique-nique pour prendre le train demain. 

Nous avons partagé des souvenirs, parcouru la campagne aixoise, déjeuné chez Micheline, fait notre pèlerinage sur la tombe de Philippe.. Le temps frais nous a fait nous replier sur la pièce rose, désertant le séjour et sa cheminée toute apprêtée. Elle a découvert mes chroniques puis s'est installée tranquillement à sa broderie. Demain je retourne auprès de mes prisonniers et nous allons, les uns et les autres, regarder le monde s'agiter.


 Christiane et Guilaine. 

Lors du séjour de Geneviève à L'Escoub' je suis interpellé, un soir, au téléphone, par une certaine Christiane qui avait suivi, dix années auparavant, un groupe de développement personnel que j'animais. Elle me demande de venir passer une semaine de vacances à la maison, ici, et ce, deux jours plus tard, avec son amie Guilaine que je ne connaissais pas du tout. Il y avait de la place, je voulais mettre en application ma volonté d'être accueillant sans réserve ; j'ai donc accepté. Je les ai reçues sans apprêt particulier mais sans négligence non plus. Je n'ai pas beaucoup parlé, comme à mon habitude mais suis intervenu au moins deux fois pour leur dire ce que je pensais. J'espère qu'elles auront profité de leur séjour pour régler quelques uns de leurs problèmes.

 Amour sans suite ! 

<< Mon très cher Marc, Cela fait quelques jours que je suis revenue à Paris et je n'ai toujours pas pris contact avec toi car je n'ai pas eu le temps entre mon travail, les enfants et ma vie d'aller à Paris, métro République ( de Créteil ) pour t'écrire un e-mail. Mais, je le ferai, dorénavant, chaque semaine. 

Je pense à toi, ta maison, ta famille et les vacances depuis mon retour. Je donnerai n'importe quoi pour retrouver le calme, la tranquillité et l'ambiance bienveillante de ta demeure. Quelquefois, lorsque je n'ai pas le moral, je repense a mon séjour chez toi, pour me redonner l'énergie nécessaire dont j'ai besoin dans ma vie quotidienne. 

Marc, merci pour ton accueil, tes conseils, ta sérénité.

Avant de finir, ce petit mot, j'aimerai te dire que c'est l'une des premières fois dans ma vie que j'ai rencontré quelqu'un qui puisse être si généreux en amour et dans le matériel. Tu m'as redonné espoir dans être humain. Merci de nouveau. 

Je ne sais pas si ce message va passer. Je le souhaite. J'écrirai plus la prochaine fois si cela fonctionne.

Passe le bonjour à ta fille et à sa famille.

Donne moi aussi des nouvelles de ta propriété, de l'Escoubaire.

Bonne journée, Je t'aime, Guilaine >> 

( Je n'ai jamais plus entendu parler d'elle malgré mes @mail de relance)


Disponibilité ! Un vœu pieux de ma part, une direction. Rarement une réalité. Je cherche à être disponible dans ma tête ; je pense que c'est difficile car la tendance naturelle est de se considérer au centre du monde.


Cour d'Assises. Notre cher NN devait comparaître devant la cour d'Appel ce jeudi. Je souhaitais entendre la présentation de la Défense par son avocat. Je n'ai pas eu la patience d'assister aux différents jugements qui la précédaient et quand je suis revenu c'était terminé. On attendait le verdict. Il a obtenu une remise de six mois. Autant la Justice semble être de bonne foi, autant la Détention me paraît sans âme. Deux mondes vraiment différents.


Préparation à la mort. Mon expérience, mon travail dans ce domaine, me présente naturellement pour aider les personnes au moment d'affronter le grand passage. C'est l'appréhension qui domine, et je comprend, pour l'éprouver moi-même, que la peur de quitter ce que l'on connaît pour partir dans l'inconnu est la difficulté majeure. La mort est une initiation ; la préparation que l'on peut conseiller est de se mettre dans de bonnes conditions, s'être entraîné, mentalement, émotionnellement et physiquement, comme un candidat qui doit passer une épreuve.

La foi, comme l'aveuglement, ne solutionne pas tout. Il y a des repères quasi scientifiques qu'il est bon de connaître. Il sera bon, ensuite, d'avoir préparé ses valises et se détendre tranquillement en attendant le train qui doit nous emporter.

Savoir mourir

Hier soir à l'atelier théâtre l'exercice qui nous était proposé consistait à jouer "la mort".

J'ai eu du mal à exécuter les exercices préliminaires, je résistais. 

Un exercice comme un autre ! Quelle émotion pourtant dans ces essais manqués, ces tâtonnements, ces éclairs de vérité ! La prestation des différents participants effectuée, Alain S. , l'animateur m'invite à présenter la mienne. 

Anodin ! Banal ! Je me jette à l'eau, sûr de savoir nager ! Mais voilà, comme la mer, la scène surprend toujours. On ne peut se cacher, il faut se montrer tel que l'on est.

Les mots que j'étais invité à trouver ne passent pas. Je m'étrangle. Je trouve une piste et cherche à prendre l'assistance à partie, je ne voulais pas mourir seul. Enfin je m'éteint en montrant quelquechose dans ma main ouverte.

Malheureusement au moment où "tout était fini", ma prothèse auditive se met à siffler. Je l'avais ressortie et installée exceptionnellement pour mieux participer à la soirée. Perturbé je change de position. Je n'étais plus dans l'action. J'avais raté ma mort 


Les enfants

Voici ce que je marque à Jean-Philippe le 24 04 à 20h. :

<< J'ai été vraiment très content de t'avoir au bout du fil, hier soir. Ce, d'autant plus que je n'avais guère de nouvelles de toi, et tu ne répondais pas à mes différents courriers où, en exprimant mes pensées, je cherchais à dialoguer avec toi. Tu me manques comme compagnon de vie, même si tu ne faisais pas grand chose pour assurer le quotidien. J'aurais bien besoin de tes services informatiques et de tes compétences ; mais j'ai pris l'habitude d'être patient et de me contenter de ce qui est à ma disposition. Je t'aime et te respecte comme tu es.

Le mistral se lève, ce soir, il n'est donc pas près de pleuvoir comme un certain 25 avril. Olivier est loin, toi aussi d'une autre façon. Où que tu sois assure ton cheminement.>>

Le 25 04 ! la saint Marc. Anniversaire de l'accident mortel d'Olivier.

Contrairement aux autres années, aujourd'hui il a fait un temps radieux et j'ai jardiné pratiquement toute la journée jusqu'à 20h30. J'ai pu méditer en plantant mes dahlias, en tondant la pelouse pour la première fois de la saison. Bien décidé à utiliser au mieux le temps qui me sera donné, je vois ma génération vieillir et moi avec. Les disparitions, les décès prématurés, sont pris comme des catastrophes. La communication reste difficile et particulièrement dans les couples. Nous cherchons à satisfaire notre personnalité sans privilégier l'avancée spirituelle. A quoi sert la douleur, l'abnégation, le sacrifice ?

Le dimanche 26 04 à 21h

En revenant de l'office, ce matin, surprise ! L'entrée était encombrée de fleurs à planter, comme si elles descendaient du ciel. J'ai cru un moment que c'était un envoi d'Olivier, ou une livraison de Marie-Hélène, la même bande. Flavie revenait de chez son père, pépiniériste, et me laissait un petit mot "cadeau". C'était somptueux, j'en étais tout ému.

J'ai reçu mes amis aujourd'hui, le temps était frais et nuageux. 

Une bonne journée au calme. L'ambiance était un peu morose. Nous constations les deuils à faire. Luce est sereine, Joseph, léger, Josette bien atteinte par la mort de son père. Sa question que j'ai reçue avec une certaine stupeur : <Marc, penses-tu que nous avons une âme ?> 

< Serait-ce le refus du décès de ton père qui te fait chercher un moyen de ne pas le quitter ?> lui ai-je répondu. La notion d'âme, présente partout, dépasse ces notions émotionnelles.

Nous avons analysé la lettre à JPhi, les réactions étaient variées : Colette n'acceptait pas ma fermeté annoncée, les autres trouvaient que c'était une bonne façon de poser des limites. Au moment de partir "Et Geneviève comment ça va ?" 

*< Elle a des difficultés dans son couple. Elle cherche à retrouver son mari. > 

"Comme je la comprends" répond Colette...

Le 27 04 à 22h Un orage, cette nuit, a arrosé le jardin et rendu les routes glissantes...

Thérèse est partie en Allemagne. Je n'ai plus de courrier. Bien que je tente régulièrement d'accrocher mes autres correspondants, je crois qu'ils ne prennent guère le temps d'ouvrir leur boîte électronique. 

Colette est venue aujourd'hui finir le "panneton aux aubergines" qu'elle avait fait pour la réunion d'hier. Elle a pris plaisir à bricoler dans le jardin entre deux assoupissements sur ses mémento de bridge. Bien que je n'apprécie pas toujours, j'aime son audace à déplacer la disposition de mes jardinières de fleurs.

Je n'ai pas encore fini de mettre en place les plantes variées que le père de Flavie m'a fait parvenir. D'autres tâches m'attendent pourtant dans ce jardin qui tenterait d'échapper à mes soins.

30/04/98 15:40 J'ai sorti toutes mes plantes. Il me faudrait encore une petite averse pour leur douche de printemps. Certaines, pleines de poussière, en ont bien besoin. Les pluies de fin avril enfin arrivées. Avec le 1er Mai, "Fais ce qu'il te plaît"; il s'agit de préparer l'été.
 
 

"Merci David" pour ta journée de travail à L'Escoub !, 

Le 16 04, je n'avais guère envie d'écrire. La fin du mois d'Avril approchait et c'est une période de souvenirs pénibles pour moi. Je suis alors, morose. 

David, en blaguant, exprimait le désir de se voir citer dans cette chronique. C'est donc l'occasion de lui exprimer ma sympathie et mon admiration. Chloé a maintenant six ans et demi, presque l'âge de raison, et elle paraît avoir trouvé auprès de ses parents du dynamisme et une certaine sécurité. Laurence et David, sans cinéma, font leur chemin avec ténacité, en gardant leur style, libre et léger. Ils me font peu connaître leurs émotions, encore moins leurs pensées. Ils ont du mal à se soumettre aux règles que pourtant ils inculquent ( Laurence principalement ) à leur fille. Ils ont donné, tous deux, un exemple remarquable de gestion et de coopération dans un cas de crise de couple. On se sépare, peut-être, mais on sait se retrouver !

Matthieu mène la danse.

Son intelligence pratique le rend capable d'intervenir efficacement. 

Il sait quitter son monde intérieur pour régler les situations difficiles qu'il affronte avec compétence. Sa famille en bénéficie mais il faudra, rapidement, se plier à ses exigences et à son programme. 

C'est l'homme à tout faire. Théoriquement car en réalité, il oubliera vite qu'il s'est engagé à réaliser une tâche que vous considérez comme importante. Vous apprendrez vite la patience, et si vous êtes vraiment pressé il vous conseillera tranquillement d'aller chercher ailleurs la solution de vos problèmes.

Serviable, il ne sait pas dire non. C'est un pilier des associations. Il sait aussi profiter des bonnes occasions.

Il s'intéresse à tout et ne se répand pas sur ses états d'âme. Il aime narrer ses exploits. Dans l'ambiance qu'il apprécie il ne verra plus le temps passer ; il peut y passer la nuit. Il lui faudra, alors prendre le temps de récupérer quitte à remettre les urgences à plus tard. 

Familier, il impose le respect et sait se faire obéir de Jean-Philippe comme de ses élèves. 

De la danse, il a choisi de faire son métier. Je lui souhaite de garder le feu sacré ; à moins que, comme un professionnel sportif il ne se reconvertisse rapidement dans les affaires.En attendant, si vous aimez le tango ou le rock, confiez vous à Matthieu il vous fera danser !

 Sylvie et Thierry

Je médite sur ces adeptes de la méditation et de la présence que sont Sylvie et Thierry. 

Je disais l'autre jour à leur fille Yaël, qui vient d'avoir six ans : "Tu es une adorable poupée, bien souvent capricieuse. Je me demande si ta maman ne te gâte pas trop ! Je l'ai bien connue, ta maman, quand elle avait ton âge...Elle avait des frère et sœurs et les prenait en charge avec beaucoup de sérieux, trop peut-être pour une petite fille qui aurait aimé qu'on s'occupe plus d'elle. Il me semble que dans sa tête elle s'est dit < Quand je serai grande j'aurai, à mon tour, une petite fille mais elle aura une maman pour elle toute seule... > Maintenant, fidèle à elle-même, et pour ne pas rester dans l'exclusivité, elle fait profiter ses élèves aussi de son expérience et de son maternage, sans oublier ses frère et sœurs.

Il y a bien quelques orages dans les relations. Thierry cultivé et capable est un faux calme, il se laisse parfois emporter par ses émotions. La diplomatie de Sylvie devient alors bien nécessaire. Elle sait écouter, parler, et le faire revenir à la raison. 

J'ai assisté, l'autre soir à une présentation de travail centré sur le conte par les élèves de Thierry. Je n'ai pas été transporté, mais je suis mauvais spectateur et j'ai mis mon ennui sur le compte de ma mauvaise audition. Les ateliers qu'ils animent ont, sans doute, un côté thérapeutique. Le spectateur non averti ne peut pas apprécier le travail effectué.


Le soleil est apparu les dernières plantes sorties n'auront pas eu leur douche bienfaisante, je les laisse attendre la prochaine averse. 

Le 2 mai . Tout est bien maintenant... la chaleur peut arriver.

Au château Bel-Air, c'était l'anniversaire de Yaël. Je lui ai véhiculé son cousin et sa cousine Chloé. La fête a été mouvementé. Avec sa belle robe rouge qui danse, elle nous a fait une démonstration de chute improvisée du perron, dans un numéro de corps à corps avec un de ses copains. La bande d'enfants était si conséquente qu'on s'est aperçu avec consternation à la fin de la réunion qu'il manquait un petit à l'appel ! 


 Qui ne me connaît pas en jardinier, ne connaît pas L'Escoubaïre.

C'est en effet une partie de mon style de vie qui vaut le coup d'œil :

  • de vieilles savates vite enfilées, ou de solides chaussures en caoutchouc offertes par mes enfants, sont les éléments de contact avec la terre. Je travaille aussi à genoux pour le ramassage des pierres ou le désherbage.
  • un gros pull vert, indigne de partir au Secours Catholique, et un pantalon de velours beige fort heureusement couleur terre, constituent les éléments fondamentaux de ma tenue d'hiver qui me sied jusqu'aux grosses chaleurs.
J'apprécie beaucoup me déguiser de la sorte, dans des vêtements usagés, voire sales ; il y a une énergie dans le pantalon, trop grand, trop large, qui tient debout presque tout seul ... et je n'ose plus m'asseoir sur un siège avec coussin !

Tel les comédiens, il m'arrive souvent de devoir me changer dans l'instant ; quand un rendez-vous vient me chercher jusque dans le jardin alors que j'ai oublié l'heure. En quelques secondes je remet une tenue de ville que j'abandonne dès la séance terminée.

Quelquefois au contraire, je ne suis pas décidé à me mettre aux travaux de la terre ; alors, en citadin, je fais le tour du jardin pour noter l'ordre des tâches à effectuer ou tout simplement jouir de la nature et lui rendre grâce. J'encourage les plantes qui ont du mal à démarrer, je guette les poissons, je compte les pigeons pour vérifier que les chiens du voisinage m'en ont pas égorger un, ce qui arrive une fois ou deux l'an. Armé du sécateur je taille et laisse sur place les débris que je ramasserai globalement une autre fois. J'ai failli m'éborgner aujourd'hui. En m'attaquant à un genêt ; une petite branche m'est rentré dans l'œil. C'est ainsi que la végétation se défend. J'en suis quitte pour avoir l'œil tout rouge et effrayer mes filles. 


Grand-père à l'œil rouge

Le 11 05 à 20h

Une semaine après mon "accident" de jardinage, je suis encore un grand-père à l'œil rouge.

Je n'effraie plus, on s'est habitué. Le visage halé et ridé par le soleil, nous ne sommes plus à une nuance près.

Chez Bernard L. tout à l'heure, je m'efforçais de sauvegarder le calme que je cherche à induire pendant les séances que je lui donne, et pour se faire je répond au téléphone.

Mon interlocuteur, ce soir, un enfant bien candide et surpris de ne pas reconnaître son grand-père qu'il souhaitait entendre : < Allô c'est qui ? > Je lance avec ambiguïté mais sincérité : < C'est grand-père > J'ai l'habitude d'être appelé grand-père par tous les enfants qui passent ou séjournent à L'Escoubaïre. Ce n'était qu'un de plus, bien que je ne sois pas chez moi, et qu'il ne voyait pas mon œil rouge.... En fait, je suis tout heureux d'être à la tête d'une grande famille, moi qui était le dernier de ma fratrie


Le concert des rainettes. Le 13 05 à 22h

grand-père a l'œil moins rouge. Merci pour lui.

Je viens seulement de rentrer, je traînais dans le jardin. A partir de 20h nous avons droit tous les soirs à un concert de grenouilles. Les voisins en profitent. C'est impressionnant. Ce sont des reinettes, de petites grenouilles vertes, aussi grandes qu'une feuilles de cresson mais avec une puissance sonore hors de proportions. Il faut ruser pour les voir et en cherchant, on tombe plus souvent sur des crapauds qui sont, eux, bien silencieux. 

Heureux de contempler cette nature que je soigne avec attention. Je suis d'autant plus sensible que je pense aux trois détenus que je fréquente régulièrement et qui subissent leur enfermement avec déchirement.


Le bâton et les cerises

Dimanche dernier, j'ai fait des invitations. C'était l'anniversaire de Matthieu. Nous étions sept à table, sans compter les deux enfants. Quatre franciscains étaient mes hôtes. Leur cuisinière, une sainte femme, ne les avaient pas abandonnés ; elle leur avaient préparé, comme tous les jours, le repas complet. Je l'ai présenté en l'agrémentant de ma note personnelle.

A l'âge de huit ans, quand j'accompagnais ma mère au marché de Joinville, elle me disait << tu seras mon bâton de vieillesse >> En fait elle est partie plus vite qu'elle ne le pensait, sans me laisser le loisir d'accomplir sa prédiction. Je n'ai pu ni la satisfaire ni la décevoir.

A défaut de bâton de vieillesse je serais plutôt un vieux bâton...qui plaît bien à William !

Après les lilas c'est l'époque des cerises. Après avoir nettoyé la piscine pour la rendre à sa fonction estivale, William s'est initié à la cueillette des cerises. Si à vingt mois il sait grimper jusqu'en haut de l'échelle, il ne sait pas séparer et recracher les noyaux. Moins d'une heure après avoir été ingérés on les retrouve en partie dans la couche...


Gagne Pain

Les dimanches se suivent et ne se ressemblent guère. Seul, je n'ai pas voulu forcer le sort en invitant ou en me faisant inviter mais, la journée n'est pas finie...

Le bâton est encore droit mais il a des rhumatismes. C'est le genou droit qui me fait traîner la jambe et m'invite au recueillement. Y aurait-il une relation de cause à effet entre ma visite récente chez le dentiste et les douleurs qui se déplacent dans le corps. Elles se fixent sur les points faibles ? En tous cas je ne digère pas facilement la facture de ce praticien : 900F pour une demi heure de soins ! J'ai payé sans rien dire. Il y a sans doute une justice cachée qui ne me concerne pas. D'après Colette le genou est, dans le corps, le symbole de la communication. Où est le problème ?

J'écrivais donc, que du fond du jardin une nouvelle aube est arrivée : 

<< On mange ensemble ? >> C'est Flavie qui, boulangère à ses heures, ( quand elle se réveille ! ) termine un de ses engagements gagne pain. En cinq minutes nous préparons le repas et à 14h nous sommes de nouveau à nos occupations. Miss Flavie a un programme très chargé. Elle se partage entre sa formation, ses entraînements, les petits boulots et quelques heures à l'ordinateur pour mettre en forme les idées d'Alain S.

On appelle Grand-père pour remplir la piscine !


Barbe-bleue

Thérèse m’annonce la mort accidentelle d’un de ses neveux à l’âge de 25 ans.

Autant l’hiver et la mort de vieilles personnes, en survenant, nous paraissent respecter l’ordre des choses ; autant le décès accidentel de jeunes, au printemps, nous devient inacceptable.

Nous réalisons que nous sommes menacés. La peur réapparaît. 

Agés, comme en sursis, la mort peut être une délivrance !

Et comme la dernière femme de Barbe-bleue : 

<< Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? >>

<< Je ne vois que le ciel qui rougeoie et la terre qui poudroie... >>

C’est pour bientôt, pour demain, pour tout à l’heure ?

Chaque minute devient une ouverture à la vie.

Pour ceux qui ont la Foi, c’est Frère Jésus-Christ qui vaincra la mort Barbe-bleue. Il les introduira dans l’au-delà, mais il y aura toujours le passage à faire, tôt ou tard.


Mai 68, mai 98. Une génération qui se reproduit.

C'est Camilla et sa mère. 

Il y a eu, en 68, une vague sociale vers une certaine équité qui a fait évoluer les consciences. C'est déjà un succès. Je n'étais pas très engagé alors ; je le suis plus maintenant ; à ma façon.

Inspiré d'un encadré "Vive le marché !", lu dans le dernier TC, je présenterais volontiers la société d'aujourd'hui :

<< Vous voulez acheter un téléviseur :

Si vous êtes très pauvre... vous vous en passez !

Si vous êtes pauvre, vous l'achetez à crédit c'est à dire 30% plus cher.

Si vous êtes dans la moyenne honnête, vous le payez au prix marqué.

Si vous êtes riche il y a bien quelqu'un dans vos relations

qui pourra vous le faire avoir 30% moins cher.

Si vous êtes très riche, (bien connu par les média, par exemple)

le fabriquant se fera une joie de vous l'offrir ! >>



Les animaux.

Ici, la nature prend tous ses droits, les animaux vivent en liberté. En plus des pigeons, chats, poissons, et mis à part les désagréments des chiens du voisinage, vous pourrez rencontrer, mais exceptionnellement, un crapaud dans la salle de bains, des hérissons en vadrouille et parfois, la nuit, des lapins de garenne qui courent devant les phares de votre voiture. 

Cette année, des tourterelles s'installent dans nos arbres et nous gratifient de leur roucoulements harmonieux. Nous ne voyons guère le héron en ce moment, mais il lui a suffit d'une ou deux visites pour piller les bassins de la majorité des poissons que j'avais tenté d'y installer. Je crains pour les quelques éléments qui ont échappé à ses interventions. 

Les têtards pullulent et font la joie des enfants, en attendant d'être nettoyés par les pies qui se servent copieusement et à toute heure de ce qui les intéressent. 

Avez-vous de la répulsion pour les araignées ? Dans ce cas ne fréquentez pas la maison. 

Ce sont de vrais prédateurs de moucherons en tous genres. L'été, si on ne les "aspire" pas trop vite, elles se délectent des moustiques que les poissons, grenouilles et hirondelles n'ont pas dévorés

L'ange exterminateur, l'oiseau prédateur, le héron est revenu.

Superbe, majestueux, sauvage, d'une envergure impressionnante, il profite des levers de soleil matinaux et tranquilles pour venir s'installer aux aguets sur les bords des étangs. Léger, rapide, l'œil perçant, paralysant, il ne rate pas sa proie. Il s'envole au moindre mouvement d'approche mais de son vol lourd et le jabot plein.

Certes le décors n'est pas bousculé, le coup d'œil reste agréable, les nénuphars en fleurs, les plantes aquatiques sont en place mais qu'est ce qu'un bassin sans poissons si ce n'est un ciel sans oiseau ?

Des filets sont installés sur certaines surfaces mais ces protections fragiles gênent les plantations et présentent des inconvénients esthétiques. Hier j'ai pris un coup de sang en chassant un chien en vagabondage, un beau labrador je le reconnais ; il se vautrait sans retenue au milieu des nénuphars en fleurs.

Notre plaisir et nos désirs ne s'accordent pas forcément avec ceux de la nature !


La caravane.

Depuis vingt ans, la caravane occupe un coin de la propriété. Tout le monde la connaît, les enfants s'y installent malgré les interdictions. ( des produits toxiques y sont entreposés ). 

Les amoureux, les artistes, les pigeons y ont séjourné un moment ou l'autre. 

Elle prend de l'âge, les roues et le train porteur, démontés en 93, sont restés au Mali lors d'une expédition humanitaire. William apprécie beaucoup la porte qui ne ferme plus, après s'être souvent verrouillée de l'intérieur. 

J'en fait ma réserve de petit outillage et de produits de jardinage. Il y a de quoi nourrir les géraniums et les rosiers, empoisonner les limaces et les mulots, traiter les vignes et les arbres fruitiers.


L'arbre mémoire du jardin

Chaque plante a son histoire et je les écoute dans un conversation de tous les jours.

Comme dans les "Mille et une nuit" il n'y a pas de finale.

Mon attention se porte souvent sur ce "Polonia dcd" que j'ai sous les yeux en pianotant sur mon ordinateur. Il sert de perchoir aux pigeons et d'aire d'acrobaties pour notre jeune chatte. Triste mémoire d'un passé glorieux, il me rappelle le succès tel que cet arbre en a eu en poussant rapidement, en donnant de superbes fleurs bleus au printemps et un large feuillage en été. Ce succès n'a qu'un intérêt passager qui demande une contrepartie un jour ou l'autre. Il reste encore debout mais derrière lui, la relève paraît assurée. De ses racines, des rejets se sont développés et il en un qui semble s'implanter solidement. Pourtant son avenir n'est pas plus sûrement établi que ne l'a été celui de son prédécesseur, il donne déjà des signes de faiblesse. 


Les framboises et Les nèfles

Je suis sorti aujourd'hui pour aller faire une "excursion" dans la montagne Ste Victoire, avec les amis de l'association des Malentendants. 

<< Si tu es d'accord, Lambert ! nous y retournerons ensemble car c'est bien agréable ! >> lui disais-je par Internet. 

J'ai cherché des framboises, mais il ne faut pas rêver ; le sol ingrat, les feux de forêt, les touristes nombreux ont depuis fort longtemps eu raison de cette plante qui agrémente les fourrés.

Dans le jardin, c'est William qui, cette année, cueille ces petits fruits doux et sucrés quand ils sont rouge pourpre, sans noyau ni pépins, quel luxe ! Il y a une vidéo qui te montre, à son âge, passionné par cette activité lors d'un de tes rares séjours à la maison... >>
 
 

Il y a plusieurs néfliers dans le jardin et c'est une année à nèfles. Autant dire que c'est la fête pour les amateurs de ce fruit. Connais-tu les nèfles ? Comme pour les cerises dès qu'on en goûte une on est tenté de continuer.

Pourtant on se lasse vite, je le constate, car, il y a une peau qu'il est nécessaire de retirer et, au milieu d'une pulpe sucrée et juteuse on trouve plusieurs noyaux qu'il n'est pas possible d'avaler ou de croquer. 

A ma connaissance on ne fait pas de confitures avec les nèfles, mais, sans tenir compte du travail de préparation que la confection demanderait, j'imagine que ce devrait être possible et d'une saveur exotique. L'arbre est originaire de l'orient ; on en trouve en Algérie. Quant aux plans de mon jardin, ils sont issus de souches saint-mauriennes...Parmi quelques caractéristiques de cet arbuste qui se développe beaucoup et qui peut atteindre plusieurs mètres : il est apprécié pour ses feuilles persistantes et décoratives. Il fleurit fin Novembre et ses fleurs dégagent une odeur sucrée enivrante. C'est un des derniers plaisirs champêtres avant l'hiver.


clôtures

Ici, à L'Escoubaïre, pas de clôture, pas de portail, pas de code pour entrer dans la maison. Il y a toujours moyen de profiter des poissons, des pigeons-colombes, ou des terriens que nous sommes. Il y a bien quelque part un lit pour dormir , "une pierre pour reposer sa tête", ou encore un coin d'eau pour se rafraîchir.

Ce matin, encore, nous avons récupéré un jeune chiot qui faisait la fête avec sa mère dans les bassins. Depuis plusieurs jours je pestais en constatant les dégâts qu'ils occasionnaient. Flavie a retrouvé le propriétaire, un étranger qui a loué un cabanon voisin...Il était désolé ! << Qu'est ce que c'est la fourrière >> m'a t-il dit ? L'affaire s'est arrêtée là, sans avoir la garantie que l'incident ne se reproduira pas demain.


Karma

Par un concours karmique de circonstances, je n'avais plus de voiture, ce vendredi soir, 20 juin, pour assurer, à Aix, mon rendez-vous habituel au domicile de Bernard L.

Lui, avait programmé, ce soir là, une sortie avec son petit fils Knut. Me voyant arriver, alors qu'il ne m'attendait pas, il apprend que je suis en vélo : 

<< C'est un exploit ! >> me dit-il. 

<< Pas pour descendre ! lui rétorquais-je. Mais il va falloir remonter ! >>

Il m'offre un grand verre d'eau teintée de sirop, pour prendre des forces. Je cherche, un moment, à me faire charter avec mon engin, ayant passer l'âge des actes de bravoure. Devant les difficultés pratiques soulevées, je comprends que mon karma est d'aller jusqu'au bout et, après le verre dont j'avais accepté de bon cœur, le breuvage, de "boire la coupe jusqu'à la lie"...

Hardiment, j'enfourche ma monture, et je m'achemine en titubant vers les hauteurs du plateau de Puyricard pour rejoindre "lama Jean-Pierre" qui donnait, chez Gérard B. une causerie sur le karma à laquelle j'étais invité.

Quand Jean-Pierre m'a vu arrivé, les traits tirés par les efforts que la grimpette m'avaient occasionnés, il m'accueille compatissant : << La vie est dure pour toi ? >> Dans ces circonstances c'était plutôt le dénivelé qui m'avait éprouvé...

Arrivé à temps pour aider à installer la salle, je constate que j'ai encore des ressources. Etonné de ma performance, j'écoute alors la présentation de "Karma et Renaissances". Je n'avais pas besoin d'explications théoriques, j'avais fait l'expérience de l'action karmique...

La nuit tardait à tomber, en ce 20 juin. Mon vélo sans éclairage m'a véhiculé jusqu'au bercail entre "chien et loup". Du dernier, je n'avais pas tellement peur, mais les chiens, dans la région, ne vous laissent pas facilement goûter le calme du soir.

De retour devant mon ordinateur, j'ai la surprise, en le mettant sous tension, de voir apparaître une photo karmique que Laurence avait prise récemment et à l'improviste. C'était Marc, en premier plan, heureux et débonnaire faisant un large sourire à la photographe à ce moment là. En arrière plan, Anne-Françoise, polissonne, semble s'installer en bonne place. Jean-Philippe, de passage à la maison, avait pris en mains l'informatique et avait installé un scanner capable de numériser des photos pour l'ordinateur. C'était mon cadeau d'anniversaire ! Ravi, je constatais que le karma se joue du temps et ne respecte pas nos coutumes socialisées. 

Si j'ai bien compris, il faut voir dans "karma", une succession d'actions et de réactions obéissant à la loi des causes et des effets dans les différents plans de vie.


Baptême de William et Camilla.

<< Alors cette fête ? Raconte ! Comment ça s'est passé >>

Le 04 juillet Superbe journée !

Tout a été merveilleusement réussi !

Je suis admiratif, émerveillé des talents d'organisation et d'efficacité de Matthieu et Anne-Françoise. Je peux participer à la réunion ou m'absenter sans aucun problème bien que la réception se déroule chez moi.

Le baptême bien préparé par les parents a été dirigé par le franciscain qui a célébré les obsèques d'Eddy et d'Olivier, le père Denis. Il nous a invités à retrouver la tradition chrétienne dans la simplicité voire la bonhomie. Malheureusement il s'est envolé dans son prêche sans vouloir redescendre sur terre avant une demi-heure. Des enfants, dont William, comme son tonton, quand il avait son âge dans le même lieu, avaient pris en mains l'animation, et à quatre pattes. D'autres, avec le grand père, s'impatientaient. Les parrains et marraines (certains étaient descendus du Nord...pour prendre leur place ) furent abondamment informés de leurs responsabilités. Le cérémonial de l'eau n'a pas été bien accepté par William, mais Camilla était adorable. Le père Denis l'a présentée à bouts de bras à l'assemblée, un chérubin.

La suite, s'est inscrite dans le temps d'une façon harmonieuse. Pas de pression apparente ; les uns et les autres se retrouvaient, ou se côtoyaient sans histoire. Les enfants s'éclataient dans le jardin ou se baignaient dans la piscine. Tout le monde trouvait sa place. Matt & AF tout en "ayant l'œil" accueillaient dans la décontraction et les soins aux enfants rois.

Vers 18h, avec Geneviève, nous sommes allés voir "une leçon de tango" au cinéma. Sabine S. nous y avait presque entraînés pour vouloir y retourner avec Jacques. J'ai aimé l'ambiance tango mais mis à part le premier show je n'ai guère été ému. De bons morceaux pourtant et un excellent danseur ; l'apprentie cavalière était moins "classe"

A L'Escoub, les promesses de danse ont été tenues. C'était un festival des "tubes" de l'été. Il y avait aussi des tangos et de quoi satisfaire les anciens de la bande à Olivier. Anne Françoise en première ligne, ayant couché ses petits, finissait de perdre les kilos superflus des grossesses successives. Epuisée par ces longues journées elle aura mérité les vacances qu'ils vont prendre pendant quelques jours.

Le succès de cette journée aura été aussi, d'avoir reçu, avec leurs nouveaux partenaires, les couples séparés au milieu des amis et cousins des parents et grands parents.


Féerie

* Tout seul dans ma grande maison, mais avec l'aide de Flavie, je prépare l'arrivée et l'installation des vacanciers. Ces travaux sont facilités par le départ de tous les locataires. Certains réintégreront leur logement en septembre, les étudiants seront remplacés par des éléments d'une autre promotion. 

Les déménagements annuels sont salutaires pour assurer l'entretien des locaux et déranger les araignées. Ils permettent de jeter un regard stimulant sur les aménagements possibles. J'ai des idées qui me viennent et des propositions à faire à Laurence.

J'apprécie le jardin au petit matin. Reposée et humidifiée pendant la nuit, la nature semble prête à dominer les fortes chaleurs de la mi-journée. C'est l'heure qui me convient pour une coulée dans l'eau qui, encore tempérée, paraît moins froide quand il fait frais. Exécuter, alors, quelques exercices de yoga face au soleil levant ; se charger en énergie avant d'aller faire quelques soins à des habitués que je n'abandonne pas. Quel moment fantastique !

La féerie, c'était le soir du 14 juillet. Nous sommes allés admirer le feu d'artifices sur le Vieux Port avec "la bande à Yaël" . Le programme des artificiers était vraiment au point. Tout s'enchaînait à un rythme d'enfer et de tous les côtés successivement. Les enfants se pâmaient. Malgré tout, rien n'a valu la "boîte de Coca-Cola pour chacun" que Thierry est allé quérir hardiment alors que nous attendions les festivités. C'est leur meilleur souvenir de la soirée...


Les sans-papiers.

Opportuniste, malin, Pasqua de "la Droite à tout faire", propose une solution au problème insoluble de la régularisation des "Sans papiers". Tout simplement : accorder le droit d'être français à tous les exclus en attente ( 70 000 personnes sont dans ce cas ).

Coup de théâtre ; après avoir été l'épouvantail, il devient le sauveur de ceux qui ont choisi la France comme terre d'asile. Plus de discrimination, les frontières sont ouvertes et chacun doit avoir sa chance. Bien que ce soit une idée d'avant garde, peu conforme à la politique que l'ancien ministre défendait jusqu'à présent, on ne peut en mesurer les conséquences. J'adhère depuis longtemps à ce courant de pensée. On ne peut pas s'enfermer dans des sécurités illusoires et continuer à protéger ses richesses sans les partager. 

04 08 Le beau temps est revenu, pour le plaisir des vacanciers. J'ai tenté de convaincre JF que la pluie incessante que nous avons eu hier avait un charme inégalable. Rester enfermé un 3 août à entendre la pluie tomber est un événement non seulement pittoresque mais exceptionnel. Sans compter tous les avantages que la végétation en a tiré. En été le programme change tous les jours, pourquoi irai-je chercher ailleurs le bien-être que je trouve ici ? Lorsqu'on me demande si je pars bientôt je répond que je suis toujours en vacances.

05 08 L'été continue : il faudra bientôt reprendre l'arrosage.


Canicule

Plein été, plein midi, le soleil au zénith, la canicule. Pleins feux sur les massifs de fleurs arrosés pendant la nuit.

La petite chatte que nous avons gardé pour Yaël, fait sa sieste sur mon siège de travail. Le soir, lorsque je m'installe devant l'ordinateur elle vient me faire de gros câlins, comme William quand il veut être consolé.

Sur pieds de bonne heure ( les enfants, à côté, m'ont précédé d'une bonne longueur ) je prends un bain au soleil levant. Une béatitude !

J'imagine un monde où l'on passerait de la coupe du monde football à la promenade au milieu des bassins et des fleurs...

Après les activités rituelles et les services divers qui vont de l'entretien de la piscine aux soins des handicapés je vaque aux urgences ou je me retrouve au calme.

Soudain le vent se lève troublant la quiétude du paysage. Il agite la végétation jusque dans les petits coins où l'ombre conservait quelque humidité. Bientôt tout sera sec et grillé par la chaleur. Bienheureux ceux qui, quittant les routes surchauffées, pourront trouver refuge dans une grande maison aux murs épais et aux volets fermés ! Ils goûteront la fraîcheur et éventuellement se prélasser devant un nouveau match de foot...

* En pleine canicule, avant que l'été ne redescende vers l'hiver, j'ai pris le temps de m'arrêter.

La lecture de "Les petits garçons naissent aussi des étoiles" m'a suscité quelques réflexions. J'en ai apprécié l'humour. Pourtant, il y a des longueurs, l'auteur s'essouffle ; il lui semble difficile de tenir le rythme jusqu'à la fin. C'est souvent le cas pour les films comiques.

Les idées sont dans l'actualité. On imagine les obstacles que rencontrent les peuples africains dans leur promotion. Le regard du petit génie devient obsédant, ses réactions sont fastidieuses. La crédulité de la mère se transforme en philosophie à l'eau de rose. La recherche positiviste du père est souvent présentée comme potache. L'opportunisme de l'oncle Boula Boula est à peine caricaturé. L'espérance se situe dans l'avènement difficile de la démocratie.

Avec sa voix candide, de quelle étoile Lambert va -t-il naître ?

Bonne route Lambert !
 


 
 



 Voir suite :Vers la fin de l'année 98

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