Chronique 99 - 4

les futures mamans (photo mai 99)

 

L'actualité de mai 99

Dans les odeurs de fin mai *

Le nez du clown *

Le barbier de Sibérie *

Le temps des cerises *

"Jugé coupable" *

Folie *

Dans les odeurs de fin mai

D'un bout à l'autre du jardin, genets, chèvrefeuille, et tilleul embaument et se mélangent.

Aux quelques cerises grosses et noires qui restent encore vont succéder les bigaros

Grand-Père, spécialiste de la "confiture de noyaux"…est, tout le monde le sait, un cuisinier sans recette. Les galettes, les gâteaux se confectionnent "au pif" ! Bien inspiré, sa production est un régal ; à d'autres moments, c'est douteux. Jean-Philippe en faisait les frais, sans trop oser intervenir. Lui, fonctionnel, alternait entre les pâtes, le riz au curry et la graine de couscous.

Or donc, pour écouler les stocks de cerises, notre cuisinier, rapide et efficace se lance, hier, dans la fabrication de clafoutis.

Dans le même temps : faire chauffer le four, remplir un moule de cerises non dénoyautées, vous avez deviné ! Mélanger sucre, farine, œufs, lait au hasard des réserves ; une secousse de cannelle et une pincée d'anis… le tour est joué !

En soirée, j'ai voulu faire honneur à ma confection. Avais-je mis du lait ou un deuxième œuf en trop ? L'association des ingrédients ne m'a pas réussi. La nuit a été agitée et le réveil lourd.

Le bon coté est que pendant ces temps d'insomnies, une affluence d'idées m'invite à en partager dès que c'est possible.

bM

 


Le nez du clown

Dans un courrier daté du 19/05/99 22:59:29é), Sylvie "Passeur" a écrit :

"Quelle magie que ce petit nez de clown qui à lui seul transforme un personnage : chacun de ses gestes pourtant si simples, si quotidiens deviennent uniques, précis et terriblement humains.

Il nous touche au plus profond de nous-mêmes car il révèle nos fonctionnements, nos émotions, nos croyances comme un miroir agrandissant.

Le rideau, lui aussi, tissu, étoffe rouge, paraît incroyablement vivant. Il grandit, rétrécit, vole, se dépolît tel un grand oiseau. Il fait apparaître et disparaître les personnages, les avale, les propulse, les transforme, créant des effets de surprise sans cesse renouvelée.

Le musicien, lui aussi étonne, surprend, émerveille. Installé dans son espace rond, au coin de la scène, il suit et guide les comédiens. Magicien de l'oreille, à l'aide de toutes sortes d'instruments bizarres allant de l'arrosoir de jardin à la folle guitare du flamenco. Il crée des sons tantôt savoureux, tantôt étranges, des rythmes endiablés, de tendres mélodies.

Les images et des couleurs, l'humour, la relation directe avec le public, le jeu très physique des acteurs, l'évolution poussée des états d'âme, la présence simple et profonde des acteurs entraînent les spectateurs de tous les âges, petits et grands, dans le monde du plaisir, du rire et de l'émotion. "

Vous retrouverez ce passage dans : http://www.multimania.com/comppasseur

<< Quelles sont les réflexions que suscite mon texte sur le nez de clown ? >> demande Sylvie

Je réponds :

* Bravo ! Tu es adorable avec tes émerveillements ! Il ne faut pas t'en promettre !

Je lance mes idées sur le nez de clown et j'écoute l'écho...

Si je n'entends rien ; c'est peut-être que je n'ai pas de bonnes oreilles ou en l'occurrence de bons yeux ! Et on ne voit bien qu'avec le cœur ! bM


Le barbier de Sibérie

Nous sommes allés voir Le Barbier de Sibérie de Mikalkov, avec Thierry, ce soir. C'est magnifique. Je suis vraiment très heureuse qu'il y ait des gens comme Mikalkov qui existent et qui créent des oeuvres tellement pleines d'humanité. Elles nous révèlent l'être humain sous toutes ses facettes, les tendres et les plus dures mais vues avec tellement d'amour que l'on ne peut qu'aimer. Quel bonheur d'aimer, aimer des personnages, des images, des visages, des histoires. Cela me fait du bien et me remplit d'énergie. C'est là que, pour moi, l'art prend toute son importance et devient la chose essentielle de ce monde. >>

Th. : << Moi aussi je suis allée voir le Barbier de Sibérie. Moi aussi, j'en ai été très heureuse. J'ai qualifié ce film de magistral, complet, bien spécifique de la race slave qui déborde de gaieté et met en valeur les sentiments de droiture, de l'honneur et de la droiture.

Rien à voir avec les super productions américaines basées sur les effets spéciaux, comme le Titanic ou la Guerre des étoiles ! >>

* Donc, avec de la réticence je suis allé voir ce film imaginaire qui tient la une dans les salles.

Encouragé par mes proches, je me suis d'abord documenté. Je savais ce qui m'attendait et j'ai pris patience. Trois heures de projection, c'est un pari difficile à gagner. Le metteur en scène ne nous épargne pas les rallonges pour aller jusqu'au bout de l'histoire. Je n'ai rien perdu des dialogues grâce au sous-titrage. Pris par le jeu des acteurs, j'ai retenu mes larmes plusieurs fois.

Je reconnais volontiers que c'est un grand film. Paysages, costumes, grands spectacles, rien ne manque. Le style me fait penser à "Le Hussard sur les toits..." L'histoire d'amour est traitée avec délicatesse et passion.

De quoi rêver ! Mais on reviendra vite sur terre, a l'inverse du Titanic...bM

<< Qu'est ce qui fait revenir sur terre ? La fin du film ou la sortie de la salle de cinéma ?

Quelle est la différence par rapport à Titanic ? >>

* 22 05 Ce qui me fait revenir sur terre ? C'est le fait que, sorti du cinéma, je réalise que c'est une histoire inventée de toutes pièces et que les beaux sentiments peuvent très bien ne pas exister. Quand j'ai vu le Titanic ; malgré les effets et la technique, je suis sorti en ayant l'impression que les milliers de personnes qui ont coulé dans le même temps ont vécu une aventure immortelle. Elles nous laissent un message sur la fragilité de nos réalisations somptuaires et sur notre vanité. L'amour héroïque ne mène pas loin mais vaut la peine d'être vécu. bM

Un peu plus tard, Sylvie : << Le fait que l'histoire de Barbier de Sibérie soit inventée de toute pièce veut-il dire que ce qui est racontée n'existe pas ?

Moi je pense que, vraie ou pas, l'histoire est le prétexte pour dépeindre et faire vivre des personnages universels. Ces histoires qui sont arrivées et qui arrivent des milliers de fois, peuvent nous arriver. Et ceci me touche.

Toutes ces images, inventées, c'est notre histoire, je veux dire, l'histoire de l'humain. >>


Le temps des cerises

et la fête des mamans…

"C'est le mois…

C'est le mois le plus beau…"

Dès le 10 mai elles commencent à rougir. Les premières sont les plus appréciées. On se les dispute aux pies qui en sont vite saturées. C'est mon plaisir de faire quelque surprise en offrant une jolie corbeille de ces fruits brillants et pleins de fraîcheur.

Quand elles deviennent noires, il faut se presser. Grimper dans les branches les plus hautes ; risquer la chute ; faire des prodiges d'équilibre en tenant la branche chargée de fruits avec une main tandis que l'autre fouille entre les feuilles…

Et puis il faut faire attention à ne pas abandonner les queues qui sont sensé épuiser l'arbre. En fait, je pense que c'est plutôt une prescription traditionnelle en vue d'une disposition pratique qui facilite la présentation.

Dans les familles, chacun a sa spécialité. Qui va picorer inlassablement, sans s'en rendre compte, tout en discutant, et en choisissant les plus appétissantes ? Pour les confitures, qui va dénoyauter patiemment les baies juteuses à s'en mettre plein les doigts ? J'ai pris le plis, pour aller plus vite, de mettre toute la récolte dans la bassine. Après cuisson faite avec un peu de cannelle, je dépose le jus dans des premiers pots et, la pulpe plus les noyaux, dans d'autres. Ce qui réalise la fameuse "confiture de noyaux du grand-père".

Quel belle chance tu as d'avoir ainsi le temps d'écrire. A chaque fois tu revis l'expérience que tu as fait en l'écrivant et tu la fait, du même coup, vivre à celui qui te lis : une simple expérience banale est alors vécue au moins trois fois !

 

 


  "Jugé coupable"

Avec Thérèse C, je suis allé au cinéma hier soir. J'avais choisi "Jugé coupable" le dernier grand film de Cleant Eastwood. Nul besoin de publicité mais j'en rajoute tout de même tellement j'ai été séduit. C'est une réussite : bon scénario, bons acteurs, bonne mise en scène. Les enfants aussi sont justes. D'ordinaire ils ont du mal à prendre place sur scène.

Du "suspens", et surtout un merveilleux témoignage d'humanité qui nous réchauffe le cœur.

Les deux heures du film ne m'ont jamais pesé.

Sylvie, dix jours après :

<< Nous sommes allés hier, avec Thierry, voir "Jugé coupable". Tu as raison, c'est un très beau film. Très simple, contrairement à Mikalokov, sans grande technique. Mais les personnages sont touchant et l'histoire poignante. Dire que la peine de mort existe encore en Amérique ! Cela fait partie des choses incompréhensibles de ce monde humain.>>

 


  Folie

J'ai rêvé, cette nuit, de folie.

Marie-Jo était dans la chambre à côté et appelait : << Jacques ! >>

Non ! Il n'y a pas de Jacques, c'est Marc, lui dit Sylvie.

Pour s'en convaincre, elle se déplace et s'en retourne après avoir constaté son erreur.

Dans mon rêve, je reste perplexe. Serait-ce moi qui deviens fou ?

Réveillé, je me pose la même question.

Fou, au point de déranger et encombrer mes correspondants de messages et de textes dont ils n'ont rien à faire !

<< Sors de ta bulle ! >> me dit-on.

Fou de penser que le monde va changer et que j'ai ma part à prendre en utilisant en utilisant cet outil révolutionnaire qu'est Internet.

Fou de penser que mon existence et ma vieillesse peuvent servir à quelque chose. bM


Sites

Ces sites sont disponibles à la consultation :

site Escoub : http://www.multimania.com/escoub

Actualité : http://members.aol.com/escoub/famille

site de la Compagnie du Passeur : http://members.aol.com/passeur/

la page des artistes : http://www.multimania.com/josettemingot/

le site de Jean-Philippe : http://www.multimania.com/bitterlin

Marc Bitterlin

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