
|
Au marché de Landerneau
-
Je viens, tu sais, c'est pour Madame Maréchal.
On lui a refait son "plâtre", comme elle dit.
-
Des tomates, pour farcir. Un kilo, ça va. Faut
porter, hein.
-
Combien de fois je lui ai dit qu'il fallait qu'elle
fasse attention.
Ah ! j'allais oublier le persil !
S'ont de vrais haricots de Paimpol ? T'en aura d'autres
jeudi ? J'en ai pas fait cette année.
-
C'est pas vrai ce qu'on change en vieillissant ; elle
arrête pas de se casser.
Que l'appétit qui marche. Et pas pressée
de monter au paradis, non plus.
-
Non, moi, c'est pas que ma hanche est usée, c'est
l'arthrose. je regarde où je marche, je viens à pied ça
fait du bien.
-
Prendrais bien un petit bout de magret. Mais le docteur
… Pas trop gras ? Cuisson à feu tout doux ? Ah tu me mets l'eau
à la bouche.
-
Les figues, avant, j'aimais pas ça. Je m'y suis
mis.
-
Tu ne vois pas que j'ai une chique ? Et je ne sais pas
pourquoi, c'est ça le pire.
-
Y z'ont pas encore inventé un truc pour changer
le temps …
-
Non, Deauville, c'est nul.
-
Et Madame Pouriou, comment elle va ?
Luce
|