vers Groupe

Rose



Mort et vie rassemblées *

Prologue selon Rose *

La Vie *

Transcription du photo film souvenir : je tire la langue *

La rivière m’a racontée *

Le bon *

La table danse *




Mort et Vie rassemblées



Paille abandonnée dans l’herbe

Perdue
Sans utilité
Décorée d’une fleur bleue
Un bleu pâle

Manque de franchise
Manque d’intensité
Trop modeste

L’autre à coté
Toute fière
Elevée
Debout

La tige porte des feuilles mortes
Un bouquet de feuilles vertes, qui sort d’une tige morte.

Spirale infinie
Spirale de fer
Spirale d’un matelas abandonné.



17-08-2003    - Rose Killinger


 Prologue selon ROSE




D’abord il y avait des rêves, et les rêves sont devenus des mots et les mots sont devenus parole et la parole créa une illusion.

L’illusion était chez Rose. Elle était avec Rose et toute les copines, avec qui elle partagea ses idees. C est par elle que tout a existé. C’est en elle qu’était la vie et la vie était dynamique. Elle a bougé partout, dans tous les coins si petits ou si éloignés. Rien ne pouvait empêcher la vie d’évoluer, de changer, de créer.
Elle était dans le monde et le monde existait par elle et le monde l’accueillit avec joie.

Tous et toutes naissent du sang, quelques-uns et quelques-unes du plaisir de chair, d’un vouloir des êtres humains, hommes, femmes, transsexuelles, multisexuelles et autres. Qui, la vie s’est fait réalité et elle s’est abritée sur terre et nous avons partagé sa plénitude, l’abondance de l’être, plein de variété et de pluralité. Il n’y avait pas de priorité ni d’égalité. Les différences existaient à tous les niveaux et sans concurrence.

La vie ne meurt pas. Elle se transforme jusqu’ à l’inconnu.
Elle change sans arrêt. Elle évolue.
Elle éclate. Elle s’épanouit. Elle fleurit.

Les morts n’existent pas longtemps.

Moi, en tous cas pour le moment, je suis vivante.

18-08-2003    - Rose Killinger



 La Vie


La vie passe.
Elle s’écoule.
Elle se déroule

Je regarde.
J ‘observe.

L’univers est loin.
Je n’y rentre pas.
Je lui laisse son histoire.
Je lui laisse sa vie.

Mon univers s’arrête au palmier devant moi.

fi secoue ses branches.
Il    est loin.
Il    ne peut pas me toucher.

Il    est bon à regarder. Un air doux nous lie.

J’observe la vie:

La vie passe.
Elle s’écoule.
Elle se déroule.
Elle ne s’arrête pas.



Rose Killinger - 18-08-2003



 Transcription du photo-film-souvenir


Dans les profondeurs de l’eau du lac il y a un visage. C’est le reflet de la forêt. Il est bleu, mais l’eau est verte. Le visage n’est plus l’homme. Il est devenu fée. L’ogre qui a tiré la langue a disparu.
Le paysage tableau se transformait en nature chaotique. Le chaos rêve d’un conte féerique. La grimace sourit.


Je tire la langue.

—    Rose Killinger —
La Riviêre m’a racontée:

Il    y avait une fois un «FFFFFfffffphhhphph»

C’était la parole connue depuis des siècles.
Bon, peut-être est elle un peu transformée, peut-être un peu vieillie, mais la base reste. Elle est de notre famille. Je reconnais le son. Je suis né avec elle. J’était bercé avec. J’était nourri avec et vous voyez: ça ne m’a pas fait mal. Regardez: tout est là Je suis un homme réussi. Un homme en pleine santé, reconnu, accepté.

« FFFFFfffffphhhphph»

Je regarde de haut en bas:
Un homme réussi.»

«FFFFFfffffphhhphph»

J’écoute, je vois les fffphphph autour de sa tête, fffphphph sur ses épaules, fffphphph derrière lui; je bouche mes oreilles, je ferme mes yeux.
Le claquedicla de mon coeur me donne un rythme nouveau. J’écoute et je vois le fffphphph disparaître.
Le monde se taît, le rythme prend sa place.
J’entends le claquedicla d’un concert. Il n’ y a pas de chef d’orchestre, ni de partition. Il n’ y a pas de parole donnée.

Claquedicla.

Le rythme rentre dans mon corps.
Il    passe du petit orteil jusqu’au cerveau.
Il    me dépasse. Il rejoint le fffphphph et l’invite au mouvement du rythme.

Claquedicla, claquedicla, claquedicla.

Et si vous passez un jour par là, vous l’entendrez peut-être...

20-08-2003    - Rose Killinger



LE BON

Le bon est là:
Invisible
H ne faut pas toucher.
Il    est trop fragile.

Le bon n’est pas ailleurs.
Il    est en nous.
Il    s’éclate.
Le bon est dangereux.

Le risque est rouge du volcan.
Rouge devant le taureau.
Rouge derrière moi.
Rouge, qui danse avec les fourmis en congés.

Le sommeil rêve.
La paix se défend.
Le chaos pose son ancre.
Le taureau se suicide.

Le repos est saturé et mène à un silence mélodieux, un noir épais, doux et touchable.

Tournez la feuille.
La page suivante tachée du sang de la vierge.
Marie partout.

Les saints envahissent le monde.
Trop de charité.
Trop de bonté.
Trop de modestie.

MISERICORDE!
Les saints envahissent le monde
AU SECOURs!

Où est le refuge?

Dans les montagnes?
Au bord de la mer?
Au milieu du désert?

Où est MON refuge?

Je suis en colère.
Le pire est dans le bon.

22-08-2003    - Rose Killinger


La table danse



La table danse en rouge.
Elle met ses quatre pattes à l’air.
Elle sort de la salle.
Elle se débarrasse de sa tâche habituelle.
Elle vote.
Elle se déguise.
Elle joue au cochon.
Elle se soûle de la boue.
Elle se secoue.
Elle se libère de la boue.
La table danse.

Une table ovale, qui refuse d’être debout qui refuse de porter qui se met à plat sur terre qui tourne ses pieds en spirale qui joue à la fourmi en congé qui refuse son destin qui se plaît en rouge et violette qui jette ses pieds.
Une table ovale sans pieds, sans tâche, sans destin.

La table danse en rouge.
Un rouge agressif.
Un rouge de sang de guerre
Le rouge de l’interdit.
Le rouge du feu brûlant. La table danse te rouge.
Un rouge de ta peinture fraîche.
Un rouge issu du pinceau.
Le rouge d’une rose arrosée.
Le rouge d’un feu d’artifice. La table danse d’un rouge à l’autre.
Un rouge passif.
Un rouge des larmes pleurées.
Le rouge des entrailles de La Vierge.
Le rouge d’une rose interdite. La table danse:
Le Rouge du crépuscule.
Le Violet d’un jour passé.
Le Noir d’une nuit inconnue.


L’autel danse d’un matin à l’autre.

ROSE KILLINGER
Montagnac 25 août 2003


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