Comment dire ?

Quelques perles de rosée sont encore accrochées aux bouquets d’herbe grasse qui m’entourent.

Comment en partager l’émerveillement ?

Ne rien rejeter, ne pas juger, recevoir, admirer, respecter la réserve et le silence et en même temps renvoyer de quoi gratifier dans la vérité ;

que c’est difficile !

Etre moi même peut être ?

Mais qui suis je, ballotté par mes peurs et mes habitudes ?

Ai je encore la possibilité de changer ?

Dans l’enclos où nous fonctionnons, je découvre des traces du passé si j’examine le vieux mur auquel je suis adossé. Quand je m’aventure un peu plus loin, dans les ronces, je ramasse des chapelets de belles mûres. Les touristes qui ne font que passer, n’obtiendront pas grand chose mais en serai je plus riche ?

Tu es là, à côté de moi,

et je ne te connais pas !

Je rêve de te toucher, de te sentir vibrer avec moi …

et je reste dans mon illusion.

Ce que tu écris me bouleverse

et me décourage aussi.

Je suis surpris mais je ne réagis pas pour garder mon masque.

Je voudrais voir la lumière cachée derrière tes mots.

Toi, l’autre, tu es différent de l’idée que je me fais de toi.

Je te regarde …

et je ne m’aime pas.

Je voudrais que tu m’aimes

et j’ignore ce qu’est l’amour.

Le vent s’est levé ; le soleil a tourné. Les perles de rosée ont disparu. Le groupe est là,

et avant de retrouver d’autres réalités, je grignote, je papote …

et je m’éclate !

 
Marc Bitterlin

Aix 22 août 2003

vers Valbonne "sur le pont" de Marie Françoise Kropp