ISRAËL-PALESTINE

Un espoir à Genève (23 octobre 2003)

Le 4 novembre 1995, à Tel-Aviv, Itzhak Rabin tombait sous les balles d'un jeune juif d'extrême droite, et ce
meurtre donnait le signal d'une véritable descente aux enfers, pour les Palestiniens comme pour les Israéliens.
Huit ans plus tard, c'est également le 4 novembre que des personnalités représentatives de la gauche israélienne et
de la plupart des forces palestiniennes ont choisi pour signer officiellement l'accord de paix annoncé le 12 octobre dernier. Avec l'ambition de sortir de l'impasse actuelle et d'ouvrir la voie à une solution définitive du conflit.

Majeur, l'événement l'est par sa signification : en pleine escalade guerrière (qui a tué 2 640 Palestiniens et 846 Israéliens en trois ans), un accord démontre spectaculairement que la paix est possible et que les Israéliens ont un partenaire pour la négocier, contrairement aux affirmations de M. Ehoud Barak comme de M. Ariel Sharon.

Son importance tient aussi aux négociateurs : si les ex-ministres israélien et palestinien Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo en ont été - sous les auspices du ministère suisse des affaires étrangères - les chevilles ouvrières, ils ont été rejoints par bien des personnalités attachées à la paix. De l'ex-président travailliste Amram Mitzna à l'ex-président de la Knesset Avraham Burg, en passant par le général Amnon Lipkin-Shahak et les écrivains Amos Oz et David Grossman, toutes les tendances de la gauche israélienne y figurent.
Il en va de même du côté palestinien, les anciens ministres Nabil Kassis et Hisham Abdel Razek ayant, cette fois, le renfort du Tanzim de Marwan Barghouti représenté par MM. Kadoura Fares et Mohamed Khourani - seuls font
défaut les islamistes.