Sur terre …

A un correspondant inconnu qui m’envoie un appel à correspondre :

" C'est bien agréable de recevoir un petit signe d'amitié qui vous vient d’on ne sais où. Ce n'est jamais perdu pour qui sait en profiter.

Je suis d'âge respectable mais avec un cœur d'enfant et vraiment j'ai l'impression d'avoir tout une partie de moi même qui reste dans l'enfance.

J'écris sur mon ordinateur alors qu'il fait beau dehors mais je goûte chaque instant précieux ! J'ai l'impression de vivre dans un autre monde tout en restant relié avec tous mes proches au moins par la pensée et le clavier ...

C'est le privilège des anciens de pouvoir disposer du temps pour en jouir sans être pressé par les activités.

Le jeune chaton joue avec sa mère devant ma fenêtre dans l'insouciance la plus totale.

Joanna qui va avoir quatre ans [ été 2003 ( 29 juillet ) ] promène Tommy et Jeanne et croyant ne pas être vue, lui jette une grosse pierre pour s'amuser. Quelle mauvaise surprise pour elle de voir Grand père surgir avec sa grosse voix pour la réprimander ! "

Reçu en copie, X a écrit :

Ce que je voudrais comme vous connaître le bonheur de vivre et d'aimer ce qui se passe autour de moi. Rien plus ne m 'intéresse sur cette terre et je ne m'en explique pas la raison. Seuls mes enfants et petits enfants m'y rattache encore, car je crois qu'ils m'aiment et je ne veux pas qu'ils souffrent d'un geste radical.
Désolé de ne pas vous répondre dans votre sens.
Amicalement

Votre courrier m'émeut et retient toute mon attention.
Comme je comprends votre mal de vivre !
Voir le temps passer et nos moyens diminuer n'est, à coup sûr, pas réjouissant.
Je constate comme vous que ce sont les enfants et petits enfants surtout , qui nous donnent le goût de continuer.
Certes le souvenir que nous laisserons sera plus vivace pour nos descendants directs pour qui nous sommes référence quoiqu'ils en pensent mais nous ne savons rien sur l'impact que nous pouvons avoir sur les autres proches.
Notre propre appréciation sur l'intérêt de la vie ne peut pas à mon avis être suffisante pour décider de notre destin. Chaque jour nous apporte des surprises que nous devons apprécier comme des cadeaux. Des mauvaises surtout me direz vous peut être, mais ce sont celles ci qui voilent notre jugement.
L'énergie vitale se situe entre les opposés ; entre le plus et le moins comme l'électricité.
Ce que nous considérons comme souffrance n'est que le moyen pour aller vers le mieux et vers la guérison finale, l'union avec le Principe unique; le sommet de la montagne vers lequel nous nous dirigeons tous.

Que pensez vous des feux dont nous sommes entourés ? Cet après midi l'atmosphère était pleine de fumée et l'odeur de brûlé pénétrait partout .

A bientôt de vous lire.

Parmi les réactions à ce thème :

MC : "  C'est vrai qu'il y a des moments de grande détresse mais, si l'on réussit à passer le cap, il faut savoir ouvrir les yeux car la vie - malgré tout - vaut la peine d'être vécue : les arbres qui nous offrent leur ombre bienfaisante, les fleurs aux si belles couleurs, le chant des oiseaux et le crin-crin des cigales sans qui la Provence ne serait pas ce qu'elle est.

Je ne parle pas bien sûr des enfants et petit-enfants qui nous apportent leur amour, leur soutien et leur fraîcheur.

Il faut parfois, égoïstement, oublier les misères qui nous entourent et savourer l'instant présent qui ne reviendra pas. "